Les employés du CHUL ébranlés par quatre suicides en six mois
Sans présumer un lien, le syndicat déplore la pression et la surcharge de travail
C’est la consternation chez les employés du CHUL, à Québec, après que deux de leurs collègues et une ex-consoeur aient récemment mis fin à leurs jours. Un premier suicide avait eu lieu en début d’année. Ces gestes malheureux portent à quatre le nombre de suicides survenus parmi le personnel de cet hôpital universitaire dans les six derniers mois, a appris Le Journal.
«Ça fait peur. Bientôt, nous allons avoir besoin de spécialistes pour nous aider à aider d’autres personnes. M. Barrette a-t-il connaissance de la détresse psychologique des travailleurs du réseau de la santé?», exprime un employé ébranlé, qui a requis l’anonymat.
La direction du CHU de Québec est toute- fois catégorique: il s’agit, selon elle, de cas isolés qui ne sont nullement reliés aux conditions de travail qui prévalent.
«Ces personnes ne travaillaient pas dans les mêmes secteurs. Un maximum de soutien a été donné aux gestionnaires et au personnel touchés. Il y a eu des rencontres de groupe et individuelles avec un psychologue», précise la porte-parole du CHU de Québec, Geneviève Dupuis.
Une travailleuse n’ayant plus de lien d’emploi avec le CHUL s’est enlevé la vie, il y a quelques jours à peine. Depuis le mois de mai, une employée du centre de recherche et un infirmier ont mis fin à leurs jours. Un premier suicide est également survenu en début d’année.
TRISTE RAPPEL
En 2010, le CHUL avait été secoué par les décès par suicide de quatre infirmières en l’espace d’un an et demi.
Bien qu’il ne pouvait relier ces gestes désespérés aux conditions de travail, le syndicat avait alors souligné la détresse impor- tante chez les infirmières.
«On est loin du contexte de travail de 2010, alors qu’on vivait une grave pénurie de personnel. La situation s’est grandement améliorée», stipule Mme Dupuis.
SURCHARGE DE TRAVAIL
Aujourd’hui, la présidente du STT du CHU de Québec-csn, Chantal Cauchon, n’est pas en mesure de faire un lien entre ces plus récents suicides et le travail.
«Est-ce que la surcharge de travail est reliée à leurs suicides, je ne peux pas le savoir, mais une chose est certaine, elle existe au CHU de Québec, ça c’est certain», affirme-t-elle.
Selon cette dernière, les équipes de soins se retrouvent très souvent en manque d’effectifs. «Il n’y a pas assez de gens sur la liste de rappel. La pression est importante et le personnel a du mal à suffire à la tâche», illustre-t-elle.