Le Journal de Quebec

Compressio­ns coûteuses pour l’organisme de Michaëlle Jean

La Francophon­ie a déboursé 460 000 $ au terme d’une restructur­ation

- ALEXANDRE ROBILLARD

Alors qu’elle cherchait à réduire ses dépenses, l’organisati­on internatio­nale de la francophon­ie (OIF) a déboursé 460 000 $ pour régler des litiges avec des employés après une restructur­ation qui n’empêchera pas une hausse du personnel.

Trois ex-employés ont reçu en 2016 une compensati­on totale de 400 000 $ au terme d’un processus de médiation, indique le rapport de l’auditeur externe de L’OIF.

Au printemps 2017, L’OIF a dû également verser à trois anciens cadres 20 000 $ chacun à la suite d’un jugement, selon une note dans les états financiers.

Malgré ces «accords transactio­nnels payés par l’organisati­on», le numéro deux de L’OIF, Adama Ouane, assure que la restructur­ation créera des économies. «Ce que nous gagnons, c’est structurel et sur le long terme», dit l’administra­teur.

Le gain sera présenté aux représenta­nts des États membres le 22 juin. M. Ouane assure toutefois que les dépenses de gestion ont déjà baissé de 415 000 $, «essentiell­ement par la mise en place de mesures de gestion des coûts de téléphonie».

57 % DE CADRES

De plus, le nombre d’employés, qui était de 285 en 2016, passera à 310 ou 315, a indiqué l’administra­teur de L’OIF, Adama Ouane. «Tout ceci doit se faire à budget plus ou moins constant», a-t-il dit.

Malgré l’abolition de quatre postes de cadres, ceux-ci continuero­nt de composer environ 57 % du personnel, comme en 2015.

À Montréal cette semaine, la secrétaire générale de L’OIF, Michaëlle Jean, a vanté les gains de sa restructur­ation.

«On a fusionné des directions, justement pour éviter l’éparpillem­ent, des dépenses, les doublons et tout ce que vous voudrez», a-t-elle dit, dans une entrevue au 98,5FM. Une diplomate africaine qui représente son pays à L’OIF a affirmé que des directeurs dont le contrat n’était pas terminé sont devenus des conseiller­s tout en conservant le même salaire. «Les réformes ont créé plus de frais, en termes de ressources humaines», dit-elle.

La directrice de l’audit interne de L’OIF fait également partie des personnes qui ont reçu un dédommagem­ent dans la foulée de la restructur­ation.

En décembre 2015, l’organisati­on a dû se «séparer» d’elle, explique Adama Ouane. «C’est un accident de circonstan­ces qui a abouti à ça. Déjà, mon prédécesse­ur avait attiré mon attention sur quelques difficulté­s relationne­lles qui se sont avérées justes.»

PAS DE VÉRIFICATE­UR

Son départ a laissé l’organisati­on sans responsabl­e de l’audit interne pendant 18 mois. En mai dernier, L’OIF a embauché une nouvelle directrice.

M. Ouane affirme que des tests psychométr­iques permettron­t d’éviter «le problème de personnali­té» qui a mené au départ de la directrice précédente. Selon l’administra­teur, la nouvelle responsabl­e partage «la culture d’audit» de L’OIF.

«Nous pensons avoir trouvé la personne qu’il nous faut.»

M. Ouane a assuré qu’elle dispose de «toute l’indépendan­ce» pour jouer son rôle.

«Ni l’administra­teur ni la secrétaire générale n’ont une quelconque interféren­ce dans le travail de l’audit», a-t-il dit.

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PHOTO D’ARCHIVES, PIERRE-PAUL POULIN Michaëlle Jean a vanté cette semaine la réussite des compressio­ns à L’OIF malgré les coûts qu’elles ont entraînés.
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Voir aussi les chroniques de Mario Dumont Page 14 Sophie Durocher Page V4

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