Le Journal de Quebec

« Elle se croit une monarque », dit Québec solidaire

- KATHRYNE LAMONTAGNE

Québec solidaire accuse la secrétaire générale de la Francophon­ie, Michaëlle Jean, de se prendre pour une monarque en ayant rénové au coût d’un demi-million de dollars son appartemen­t locatif de Paris.

«Ça traduit l’indécence des élites. Et Mme Michaëlle Jean a prouvé à plusieurs reprises à quel point elle dérape en ces matières-là, dans l’opulence et dans l’idée qu’elle se fait de Sa Majesté, des besoins de dépenses somptuaire­s. C’est indécent, c’est triste», a commenté le député Amir Khadir, hier.

Notre Bureau d’enquête révélait mercredi que pas moins de 500 000 $ avaient été dépensés par l’organisati­on internatio­nale de la Francophon­ie (OIF) pour acheter des équipement­s et effectuer des travaux dans l’appartemen­t de fonction que Mme Jean habite depuis deux ans, à Paris. Hier, on apprenait que l’ex-gouverneur­e générale avait parcouru en limousine une distance de 500 pieds, à Montréal.

«Elle se croit une monarque. Et même à la tête de la Francophon­ie, elle se comporte comme les monarques. Elle pense que l’argent public, que l’argent des Canadiens, l’argent des pays francophon­es et africains lui appartient», peste M. Khadir, ajoutant que cette réalité prouve que les «institutio­ns en elles-mêmes ne sont pas protégées contre des dérives».

DÉPENSES CAMOUFLÉES

Notre Bureau d’enquête en rajoutait, hier, en affirmant que les dépenses de voyage de Michaëlle Jean pour l’année 2016 avaient disparu des plus récents documents financiers transmis aux membres de L’OIF.

«C’est louche», a simplement commenté en point de presse le chef du Parti québécois, Jean-françois Lisée, hier.

Son vis-à-vis de la Coalition avenir Québec en appelle, quant à lui, à plus de transparen­ce de la part de L’OIF. «Ce sont les contribuab­les qui financent, ils ont le droit de savoir», a fait savoir François Legault.

Ces données étaient pourtant disponible­s pour les années 2014 et 2015. Michaëlle Jean et son entourage ont dépensé 907 000 $ pour leurs déplacemen­ts l’année dernière, soit 40 % de plus que prévu. Cette somme s’ajoute aux 891 000 $ consacrés à ses missions en 2015, qui dépassaien­t aussi les prévisions.

L’OIF est financé par 84 États, et reçoit des contributi­ons obligatoir­es de 15 M$ du Canada et 1,5 M$ du Québec, chaque année. L’organisme ne publie pas les dépenses de sa dirigeante.

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