L’âme de Québec 21
Québec 21 vient de manger toute une raclée en termes de crédibilité, un atout pourtant très précieux pour une formation naissante qui ambitionne de déloger Régis Labeaume à la mairie.
La longue intervention controversée de Frédérick Têtu à CHOI, mercredi, fait très mal paraître la jeune organisation qui tente, en très peu de temps d’ici l’élection, de rallier des appuis et se bâtir un nom.
M. Têtu, président et fondateur de Québec 21, a tenu des propos décousus, inappropriés, éprouvant de grandes difficultés d’élocution, qui laissent croire hors de tout doute qu’il se trouvait en état d’ébriété. Il n’avait d’autre choix que de renoncer à se présenter comme conseiller municipal.
MENSONGE ÉHONTÉ
Le parti aurait maintenant tout avantage à se tenir loin de M. Têtu. Comme on dit en politique, il est devenu toxique. Contre toute attente, Jean-françois Gosselin, chef de Québec 21, a toutefois choisi hier de le soutenir. L’aspirant à la mairie adhère à ses explications, selon lesquelles il n’était pas ivre, mais très fatigué.
L’état de M. Têtu était pourtant évident. Écoutez l’extrait de l’entrevue avec Yannick Marceau. L’animateur a même affirmé au Journal qu’il avait préféré le garder en ondes pour la sécurité de ses auditeurs sur la route.
Donc, plutôt que de s’excuser et de se retirer prestement, M. Têtu y est allé d’un mensonge éhonté. Et M. Gosselin a choisi de le suivre dans sa déroute. S’il avait possédé un minimum de flair politique, il se serait empressé de prendre ses distances. Il affirme plutôt que son président fondateur va probablement continuer de s’impliquer au parti, dans l’ombre. Il pense comme nous autres, dit-il.
DÉSARROI D’UN CHEF
Remarquez, je peux comprendre le désarroi de M. Gosselin. Après tout, M. Têtu, c’est l’âme de Québec 21. Il a fondé le parti, regroupé des gens, imaginé le programme, l’a recruté comme chef et lui souffle les réponses avant ses entrevues.
Même la conjointe de M. Têtu, Denise Peter, sera candidate, information que M. Gosselin a omis de mentionner en conférence de presse. Il aurait pourtant dû le faire, ne serait-ce que par souci de transparence, une priorité qui semble encore une fois bien loin de Québec 21.