Le Journal de Quebec

Le projet de loi sur l’autonomie municipale adopté de justesse

Coiteux a dû accepter de faire des amendement­s

- Marc-andré Gagnon

Par seulement huit votes de majorité, les libéraux ont finalement adopté hier le projet de loi 122 tant attendu par les maires, pour faire de leurs municipali­tés des gouverneme­nts de proximité.

Les députés des trois partis d’opposition ont tous voté contre l’adoption du projet de loi sur l’autonomie municipale (pour 50, contre 42).

Il y a un mois, l’adoption de la pièce législativ­e avant la fin de la session parlementa­ire s’annonçait peu probable. Devant les pressions effectuées par les maires, les différents partis politiques ont redoublé d’efforts afin d’accélérer les travaux.

PARTICIPAT­ION PUBLIQUE

Pour dénouer l’impasse, le ministre des Affaires municipale­s, Martin Coiteux, a dû accepter d’amender son projet de loi pour y prévoir une politique de participat­ion publique.

L’opposition péquiste s’opposait essentiell­ement à l’abolition des référendum­s qui permettent, par exemple, à une poignée de citoyens de bloquer des projets ou des modificati­ons de règlements d’urbanisme dans les municipali­tés.

Au Parti québécois, comme à la Coalition avenir Québec, on reproche au ministre de supprimer l’obligation, pour les municipali­tés, de publier leurs avis publics dans les hebdos régionaux.

La CAQ déplore également le rehausseme­nt du seuil auquel les villes peuvent attribuer des contrats de gré à gré, qui passera de 25 000 $ à 100 000 $. Le parti de François Legault craint que cela expose les plus petites municipali­tés à la corruption.

« TOURNANT HISTORIQUE »

Il s’agit d’un «tournant historique pour le milieu municipal», s’est réjoui le président de l’union des municipali­tés du Québec (UMQ) et maire de Sherbrooke, Bernard Sévigny, à la suite de l’adoption du projet de loi.

Parmi ses plus grands défenseurs, le maire de Québec, Régis Labeaume, s’est à son tour dit «très heureux» de ce dénouement. «Ç’a été des décennies de pressions des villes et de maires bien avant moi», a-t-il souligné. — Avec la collaborat­ion

de Dominique Lelièvre

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«Ça veut dire la fin du paternalis­me. Ça signifie la fin du temps où le gouverneme­nt disait aux villes quoi faire», a résumé le ministre Martin Coiteux.

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