Pas nécessaire d’exiger du contenu québécois, selon Trudeau et Couillard
Ottawa a confirmé le financement du train de la Caisse hier
Ni Justin Trudeau ni Philippe Couillard ne jugent qu’un minimum de contenu québécois aurait dû être exigé pour la construction du Réseau électrique métropolitain (REM), dont le financement a été confirmé par Ottawa, hier.
En grande pompe, les premiers ministres, accompagnés du maire Denis Coderre et du président de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), Michael Sabia, ont confirmé que le gouvernement fédéral financerait près de 25 % du projet, qui doit voir le jour d’ici 2020 à Montréal. Ce 1,28 milliard d’ottawa s’ajoute à une somme identique de Québec et aux 3 milliards de la CDPQ.
Selon M. Trudeau, l’investissement «créera de bons emplois bien rémunérés pour les gens de la classe moyenne».
Il a toutefois paru interloqué lorsque Le Journal lui a demandé si Québec n’aurait pas dû, comme le font d’autres États, exiger qu’une proportion du projet soit réalisée par des entreprises d’ici.
«Michael [Sabia], veux-tu répondre?», a dit M. Trudeau, se tournant vers le PDG de la Caisse.
C’est finalement M. Couillard qui a pris la parole.
DES TRAINS CONSTRUITS AILLEURS?
«Cette question est répétée sans arrêt, et je vais apporter la seule réponse qu’on peut apporter : c’est un projet que vous ne pouvez comparer aux autres. C’est un projet d’un fonds de pension, une organisation indépendante [du gouvernement]. […] C’est le projet de la Caisse», a dit M. Couillard.
Quoi qu’il en soit, 14 des 18 entreprises participant aux cinq consortiums encore en lice pour la construction et l’exploitation du REM sont des sociétés canadiennes ou des filiales canadiennes de sociétés étrangères, ont fait valoir MM. Couillard et Trudeau. Ces derniers estiment à 34 000 le nombre d’emplois créés pendant la phase de construction du projet.
SEUIL MINIMAL À ÉVITER
M. Sabia estime pour sa part qu’il était nécessaire d’éviter tout seuil minimal «pour livrer ce projet très important au meilleur prix et au meilleur niveau de service pour les Montréalais».
Cela signifie qu’il est possible que les trains soient fabriqués à l’étranger, par exemple.
Une fois terminé, le nouveau réseau de train léger automatisé comprendra 27 stations s’échelonnant sur 67 kilomètres. Ce sera le quatrième réseau de sa catégorie dans le monde, après ceux de Singapour (82 km), de Dubaï (80 km) et de Vancouver (68 km).