Le président de l’académie peu inquiet
L’assouplissement des règles du CRTC, qui secoue plusieurs gros joueurs du milieu télévisuel québécois, préoccupe également le président de l’académie canadienne du cinéma et de la télévision, Mario Cecchini, mais jusqu’à un certain point. En entrevue au Journal, M. Cecchini dit comprendre pourquoi l’organisme a décidé de relâcher certaines obligations d’investissement des diffuseurs.
«Les comportements des consommateurs changent. Il faut adapter les règles. Je saisis tout ça. Mais en même temps, la situation au Québec n’est pas celle du reste du Canada. C’est la même chose en musique avec L’ADISQ: il y a des quotas au Québec qui sont différents de ceux au Canada anglais.»
«Je sais qu’au CRTC, ils travaillent fort. Je veux juste éviter de tomber dans une situation où tout ce qu’on ferait, c’est de traduire en français des productions canadiennes-anglaises.»
LE POUVOIR AU PUBLIC
Le mois dernier, les décisions du CRTC concernant le renouvellement des licences de certaines chaînes a semé un vent de panique chez plusieurs producteurs, surtout quand Séries+ (une propriété de Corus Média) a décidé de renoncer à trois projets de séries québécoises après avoir appris qu’elle n’avait plus à investir 1,5 million $ chaque année en contenu original en français.
Dans une lettre envoyée récemment aux médias, le CRTC s’est toutefois défendu de mettre en péril les productions originales francophones.
Selon M. Cecchini, qui est également président-directeur général de RNC Média, un groupe qui compte 16 stations de radio et cinq chaînes de télévision, la crise devrait se résorber.
«Si on démontre que ce qu’on fait ici fonctionne, les diffuseurs vont continuer d’investir. Ils n’auront pas le choix pour attirer des téléspectateurs. Ce n’est pas un risque d’investir au Québec. On est chanceux. On a encore des rendez-vous de qualité exceptionnelle, comme Unité 9, qui rallient un large public.»
«Dans le fond, le défi, c’est de continuer à séduire le public. C’est lui qui décide, en fin de compte», conclut M. Cecchini.