Le millésime 2016 s’est très bien vendu
AFP | Bordeaux a conclu mardi une «bonne» campagne des primeurs pour le prometteur millésime 2016, avec une hausse des prix de 12 % par rapport à 2015 et avec des volumes de vin mis sur le marché moindres que prévus après l'épisode de gel.
«La hausse moyenne de la campagne est à 12 % (par rapport à 2015). Il y a des vins qui ont été stables en prix, beaucoup ont augmenté de 10 % et certains dont le statut ou la qualité étaient exceptionnels et sur lequel il y avait une grande demande jusqu'à 20 %», a indiqué à L'AFP Yann Jestin, vice-président du Syndicat des courtiers en vin de Bordeaux.
Les prix en primeurs de quelque 400 vins bordelais, en cours d'élevage et livrés 18 à 24 mois plus tard, sont fixés entre avril et juin après avoir été goûtés et notés par des professionnels. Ce système, unique au monde, permet à environ 250 propriétés d'avoir de la trésorerie et aux acheteurs de faire, en principe, des économies ainsi que d'acquérir des vins de grands châteaux souvent introuvables après ou à des prix plus élevés.
Les ventes en primeurs représentent un volume faible par rapport à l'ensemble de la production, 2 % en moyenne, en baisse constante, pour un chiffre d'affaires d'environ 10 %.
Après les excès de prix des années 2009 et 2010, qui avaient entraîné une mauvaise réputation, la leçon a été retenue pour 2015/2016, deux millésimes similaires en terme de qualité et de quantité, sauf pour deux ou trois châteaux qui ont poussé l'augmentation jusqu'à 40 %.
Les prix cette année sont globalement inférieurs à ceux d'il y a six ans, principalement pour les très grands vins.
Le gel pousse Les stocks à La hausse
Cette hausse contenue en 2016 se justifie par la qualité exceptionnelle du millésime qui se classe au moins au niveau de 2010, par une forte demande pour de grands châteaux tels que Talbot ou Calon-ségur, combinées à un autre facteur qui n'était pas prévu: les aléas climatiques.
«Il y a 10 à 20 % de volume en moins mis sur le marché dans les propriétés qui ont souffert du gel» fin avril, a estimé Yann Jestin qui dirige également le cabinet de courtage Oenomedia.
Face à une future récolte affectée en 2017 par le gel, les châteaux ont gardé du stock sur le millésime 2016 afin de le revendre plus tard à un meilleur prix. D'autres châteaux, qui n'ont pas ou peu été altérés, ont pris ce «prétexte» pour faire des stocks.