Le droit d’un travailleur d’être défendu par son syndicat DEMAIN
Je vous envoie mon commentaire personnel pour répondre et peut-être aider celle qui signait « Enseignante au bout du rouleau ». J’ai oeuvré comme « Délégué en Santé-sécurité » pour les Travailleurs Canadiens de l’automobile . Comme cette personne se plaignait de ne pas être défendue par son syndicat, je voudrais clarifier quelques points afin de lui permettre de bien cerner la problématique.
Les délégués en santé-sécurité se font écoeurer par les employeurs et certains travailleurs, afin qu’ils démissionnent ou se mettent d’accord avec le patronat. C’est la raison pour laquelle les délégués n’ont pas le temps de se pencher sur les lois de la CSST pour les connaître à fond et pouvoir protéger adéquatement les travailleurs.
Il faut savoir que la CSST a été créée à la demande du Conseil du patronat qui trouvait trop chers les montants d’indemnisation accordés par les tribunaux aux travailleurs accidentés ou malades. Il était notoire à une certaine époque que certaines prestations payées à des malades ou des accidentés du travail, pouvaient acculer certains employeurs à la faillite.
Une assemblée fut convoquée par le gouvernement. Étaient présents le Conseil du Patronat du Québec ainsi que les grandes centrales syndicales. Pour ménager la chèvre et le chou, le gouvernement s’est offert pour s’occuper des travailleurs, à condition qu’ils renoncent à leurs droits de poursuivre au civil. En raison des délais interminables devant la justice, les représentants syndicaux ont accepté la proposition.
Tout ça pour en arriver à la conclusion que si les grandes centrales syndicales n’ont pas l’obligation légale de représenter les travailleurs et de les défendre, ils ont l’obligation morale de le faire quand le travailleur n’a plus d’autre solution que de poursuivre la CSST. Michel A. Robert
Comme j’incitais fortement cette personne à faire pression sur son syndicat pour la défendre, je publie ici l’article de Loi sur le « devoir syndical de juste représentation » contenu dans un document de la Commission des relations du travail du Québec que vous m’avez fourni à cet effet : « C’est en raison du pouvoir exclusif que détient une association de représenter tous les salariés compris dans l’unité de négociation qu’elle représente, que le devoir de juste représentation syndicale a été reconnu. Cette obligation prend la forme d’une interdiction faite au syndicat d’agir de mauvaise foi ou de manière arbitraire ou discriminatoire, ou de faire preuve de négligence grave à l’endroit des salariés compris dans l’unité de négociation qu’il représente. »