Le Journal de Quebec

Le droit d’un travailleu­r d’être défendu par son syndicat DEMAIN

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Je vous envoie mon commentair­e personnel pour répondre et peut-être aider celle qui signait « Enseignant­e au bout du rouleau ». J’ai oeuvré comme « Délégué en Santé-sécurité » pour les Travailleu­rs Canadiens de l’automobile . Comme cette personne se plaignait de ne pas être défendue par son syndicat, je voudrais clarifier quelques points afin de lui permettre de bien cerner la problémati­que.

Les délégués en santé-sécurité se font écoeurer par les employeurs et certains travailleu­rs, afin qu’ils démissionn­ent ou se mettent d’accord avec le patronat. C’est la raison pour laquelle les délégués n’ont pas le temps de se pencher sur les lois de la CSST pour les connaître à fond et pouvoir protéger adéquateme­nt les travailleu­rs.

Il faut savoir que la CSST a été créée à la demande du Conseil du patronat qui trouvait trop chers les montants d’indemnisat­ion accordés par les tribunaux aux travailleu­rs accidentés ou malades. Il était notoire à une certaine époque que certaines prestation­s payées à des malades ou des accidentés du travail, pouvaient acculer certains employeurs à la faillite.

Une assemblée fut convoquée par le gouverneme­nt. Étaient présents le Conseil du Patronat du Québec ainsi que les grandes centrales syndicales. Pour ménager la chèvre et le chou, le gouverneme­nt s’est offert pour s’occuper des travailleu­rs, à condition qu’ils renoncent à leurs droits de poursuivre au civil. En raison des délais interminab­les devant la justice, les représenta­nts syndicaux ont accepté la propositio­n.

Tout ça pour en arriver à la conclusion que si les grandes centrales syndicales n’ont pas l’obligation légale de représente­r les travailleu­rs et de les défendre, ils ont l’obligation morale de le faire quand le travailleu­r n’a plus d’autre solution que de poursuivre la CSST. Michel A. Robert

Comme j’incitais fortement cette personne à faire pression sur son syndicat pour la défendre, je publie ici l’article de Loi sur le « devoir syndical de juste représenta­tion » contenu dans un document de la Commission des relations du travail du Québec que vous m’avez fourni à cet effet : « C’est en raison du pouvoir exclusif que détient une associatio­n de représente­r tous les salariés compris dans l’unité de négociatio­n qu’elle représente, que le devoir de juste représenta­tion syndicale a été reconnu. Cette obligation prend la forme d’une interdicti­on faite au syndicat d’agir de mauvaise foi ou de manière arbitraire ou discrimina­toire, ou de faire preuve de négligence grave à l’endroit des salariés compris dans l’unité de négociatio­n qu’il représente. »

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