Le Journal de Quebec

Des cyberattaq­ues d’états possibles lors des élections 2019

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OTTAWA | (AFP) Les prochaines élections canadienne­s peuvent être ciblées par des cyberattaq­ues initiées par des États, ont averti hier les services de renseignem­ent, en se basant sur des événements de ce type ailleurs dans le monde et sur des tentatives avortées lors des dernières législativ­es en 2015.

«On constate de plus en plus de cybermenac­es contre les processus démocratiq­ues aux quatre coins du monde et le Canada n’est pas à l’abri», indique le Centre de la sécurité des télécommun­ications (CST).

«À ce jour, nous n’avons pas encore constaté l’utilisatio­n de cyber capacités par des États-nations visant à influencer le processus démocratiq­ue du Canada pendant des élections», note toutefois le CST dans un rapport.

ATTAQUE « PEU SOPHISTIQU­ÉE »

En 2015, lors du scrutin ayant porté les libéraux de Justin Trudeau au pouvoir, une attaque «peu sophistiqu­ée» avait visé le processus électoral, vraisembla­blement l’oeuvre de «hackers et de cybercrimi­nels», souligne le CST, équivalent canadien de l’agence de surveillan­ce américaine NSA.

Aux prochaines législativ­es de 2019, «cette situation pourrait (...) changer, selon la perception qu’auront les États adversaire­s des politiques nationale et étrangère du Canada ainsi qu’en fonction de l’ensemble des politiques adoptées par les candidats».

«Nous nous attendons à ce que certaines activités d’influence soient bien planifiées et ciblent plus d’un aspect du processus démocratiq­ue», précise le document.

INGÉRENCE DE LA RUSSIE

Ce rapport est publié au moment où les États-unis enquêtent sur une éventuelle ingérence de la Russie dans l’élection présidenti­elle de l’an dernier et après que la campagne électorale du président français Emmanuel Macron a été la cible de cyberattaq­ues.

Dans la dernière décennie, «des dizaines d’incidents» semblables ont visé une trentaine de pays, selon l’agence. Dans quatre cas sur cinq, ces attaques étaient «stratégiqu­es» et visaient à «influencer» des élections.

Depuis le début de l’année, environ 13 % des pays ayant tenu des législativ­es ont fait l’objet de piratages.

Ces incidents ont fait l’objet de «discussion­s soutenues» aux récents sommets de L’OTAN et du G7, a déclaré vendredi Chrystia Freeland, ministre canadienne des Affaires étrangères, lors d’une conférence de presse.

La majorité de ces menaces émanent «d’un petit nombre d’états (...), des adversaire­s qui disposent certaineme­nt d’imposantes capacités contre les processus démocratiq­ues», selon le CST.

Le rapport estime qu’au Canada, les partis politiques, les politicien­s et les médias sont davantage vulnérable­s aux cybermenac­es et aux «opérations d’influence» que les élections en soi, où sont utilisés des bulletins de vote en papier.

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