Des bons coups, un bémol, une gaffe
Que retenir au plan économique de la performance du gouvernement Couillard au cours de la dernière session parlementaire?
Son meilleur coup? C’est dans le dossier des inondations printanières que le gouvernement Couillard a vraiment marqué des points. En faisant quoi? En annonçant une série de mesures d’aide financière (350 millions), dont un nouveau crédit d’impôt remboursable pour les gens touchés par les inondations et une bonification de 80 à 90 % des dommages admissibles au programme d’aide financière pour les résidences principales touchées.
Ces mesures faisaient suite à l’engagement du premier ministre Philippe Couillard de ne laisser tomber aucun des sinistrés et il a tenu parole. Bravo!
Autre bon coup. Le gouvernement libéral a décidé en février dernier de rétablir le crédit d’impôt en raison de l’âge à 65. En revenant sur sa controversée décision (de 2015) de porter à 70 ans l’admissibilité à ce crédit destiné aux retraités à faibles revenus, le gouvernement a fait preuve de sensibilité. Il faut dire que la pression était excessivement forte… mais qu’importe.
La bonne nouvelle budgétaire maintenant. Le gouvernement de Philippe Couillard a décidé dans le cadre de son budget de mars dernier de dénouer les cordons de la Bourse et d’investir des milliards additionnels dans les services à la population, dont en éducation, en santé et dans les transports collectifs.
À cela s’ajoutait une baisse d’impôt immédiate d’un milliard de dollars, et ce, en abolissant la taxe santé et en accordant une petite baisse d’impôt.
Cela a été rendu possible grâce aux étonnants surplus budgétaires que le plan de redressement du ministre des Finances Carlos Leitao a générés.
BÉMOL BUDGÉTAIRE
Un bémol s’impose sur cette «per- formance» budgétaire du gouvernement Couillard. Ce redressement des finances a été accompli en effectuant d’énormes compressions budgétaires dans les ministères, services et programmes gouvernementaux. Et quand le ministre des Finances Carlos Leitao vante sa baisse d’impôt d’un milliard, il omet de dire qu’il est venu chercher dans les poches des contribuables, depuis avril 2014, des milliards de revenus additionnels en taxes, impôts et frais supplémentaires.
L’EMPLOI
Après avoir connu une année très florissante en 2016 avec la création de 90 000 emplois, le marché de l’emploi au Québec en arrache depuis le début de 2017. Il s’est créé en cinq mois à peine 5800 emplois.
Le gros problème? Le Québec a perdu au cours de cette période 21 100 emplois à temps plein. Si on présente une fiche positive de 5800 emplois, c’est en raison d’une augmentation de 26 900 emplois à temps partiel.
On conviendra qu’un emploi à temps partiel n’a pas le même poids économique qu’un emploi à temps plein.
LA GAFFE
Revenons sur la décision de la direction de la Caisse de dépôt et placement du Québec de ne pas exiger un contenu local minimum dans le cadre des appels d’offres du REM (Réseau électrique métropolitain), un projet de six milliards financés avec notre argent. Une décision que le gouvernement Couillard refuse de renverser sous prétexte que la Caisse est «indépendante».
Mon oeil! Cette décision est carrément inacceptable en cette ère où les gouvernements de par le monde imposent une limite minimale de contenu local (allant de 25 à 60 %) dans l’octroi des gros contrats publics.