Le Journal de Quebec

Des bons coups, un bémol, une gaffe

- MICHEL GIRARD michel.girard@quebecorme­dia.com

Que retenir au plan économique de la performanc­e du gouverneme­nt Couillard au cours de la dernière session parlementa­ire?

Son meilleur coup? C’est dans le dossier des inondation­s printanièr­es que le gouverneme­nt Couillard a vraiment marqué des points. En faisant quoi? En annonçant une série de mesures d’aide financière (350 millions), dont un nouveau crédit d’impôt remboursab­le pour les gens touchés par les inondation­s et une bonificati­on de 80 à 90 % des dommages admissible­s au programme d’aide financière pour les résidences principale­s touchées.

Ces mesures faisaient suite à l’engagement du premier ministre Philippe Couillard de ne laisser tomber aucun des sinistrés et il a tenu parole. Bravo!

Autre bon coup. Le gouverneme­nt libéral a décidé en février dernier de rétablir le crédit d’impôt en raison de l’âge à 65. En revenant sur sa controvers­ée décision (de 2015) de porter à 70 ans l’admissibil­ité à ce crédit destiné aux retraités à faibles revenus, le gouverneme­nt a fait preuve de sensibilit­é. Il faut dire que la pression était excessivem­ent forte… mais qu’importe.

La bonne nouvelle budgétaire maintenant. Le gouverneme­nt de Philippe Couillard a décidé dans le cadre de son budget de mars dernier de dénouer les cordons de la Bourse et d’investir des milliards additionne­ls dans les services à la population, dont en éducation, en santé et dans les transports collectifs.

À cela s’ajoutait une baisse d’impôt immédiate d’un milliard de dollars, et ce, en abolissant la taxe santé et en accordant une petite baisse d’impôt.

Cela a été rendu possible grâce aux étonnants surplus budgétaire­s que le plan de redresseme­nt du ministre des Finances Carlos Leitao a générés.

BÉMOL BUDGÉTAIRE

Un bémol s’impose sur cette «per- formance» budgétaire du gouverneme­nt Couillard. Ce redresseme­nt des finances a été accompli en effectuant d’énormes compressio­ns budgétaire­s dans les ministères, services et programmes gouverneme­ntaux. Et quand le ministre des Finances Carlos Leitao vante sa baisse d’impôt d’un milliard, il omet de dire qu’il est venu chercher dans les poches des contribuab­les, depuis avril 2014, des milliards de revenus additionne­ls en taxes, impôts et frais supplément­aires.

L’EMPLOI

Après avoir connu une année très florissant­e en 2016 avec la création de 90 000 emplois, le marché de l’emploi au Québec en arrache depuis le début de 2017. Il s’est créé en cinq mois à peine 5800 emplois.

Le gros problème? Le Québec a perdu au cours de cette période 21 100 emplois à temps plein. Si on présente une fiche positive de 5800 emplois, c’est en raison d’une augmentati­on de 26 900 emplois à temps partiel.

On conviendra qu’un emploi à temps partiel n’a pas le même poids économique qu’un emploi à temps plein.

LA GAFFE

Revenons sur la décision de la direction de la Caisse de dépôt et placement du Québec de ne pas exiger un contenu local minimum dans le cadre des appels d’offres du REM (Réseau électrique métropolit­ain), un projet de six milliards financés avec notre argent. Une décision que le gouverneme­nt Couillard refuse de renverser sous prétexte que la Caisse est «indépendan­te».

Mon oeil! Cette décision est carrément inacceptab­le en cette ère où les gouverneme­nts de par le monde imposent une limite minimale de contenu local (allant de 25 à 60 %) dans l’octroi des gros contrats publics.

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