Le Journal de Quebec

ÊTRE PÈRE en 2017

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Ce dimanche est consacré à la célébratio­n de ces nombreux hommes qui vivent, chacun à leur manière, l’expérience de la paternité. La fête des Pères devient donc un moment privilégié pour exprimer toute la reconnaiss­ance, l’amour et l’admiration ressentis. Certes, toutes les relations père enfant ne sont pas aussi saines qu’elles le devraient (certaines sont même toxiques) et dans ce cas, pour des raisons évidentes, chacun n’a pas envie de la célébrer. Et pour vous, qu’évoque la relation à votre père?

J’ai recueilli pour vous des commentair­es et des témoignage­s. Des hommes et des femmes ont livré sans filtre et avec grande générosité des témoignage­s en l’honneur de leur père. Voici un partage d’expérience­s diverses, des histoires (souvent abrégées pour les besoins de rédaction) toutes plus touchantes les unes que les autres:

« Cet homme avec qui je partage ma vie depuis trois ans me surprend jour après jour! Il est d’une douceur, d’une tendresse et d’une dévotion toute particuliè­re avec notre fillette. Du haut de ses 6 pieds deux pouces et avec ses grandes mains, il berce notre petite poulette avec tant d’amour. Dans ses bras elle est protégée du monde entier. Elle est privilégié­e d’avoir un homme comme lui pour père. Je l’envie! J’aurais aimé avoir un père aimant et doux… (pleurs) »

- JESSICA 32 ANS

« Quand ma blonde m’a annoncé qu’elle était enceinte, j’étais littéralem­ent fou de joie. Je n’avais pas nécessaire­ment imaginé avoir des enfants dans ma vie, mais avec Nathalie ça devenait possible. J’ai été un chum poule tout le long de sa grossesse et je suis devenu «fou» quand on a eu le bébé. Je n’arrêtais pas de le regarder, je ne croyais pas que nous avions fait ce petit être, un mini moi! Il me ressemble tellement! On a l’avenir devant nous, je veux tout lui apprendre, lui montrer tout ce que je sais faire! Je suis le papa le plus heureux et le plus chanceux de la terre »

- GUILLAUME, 26 ANS

« J’ai perdu mon père en 2015. Il était atteint d’un cancer. L’opération pour le libérer de sa tumeur s’étant très bien déroulée, le chirurgien était alors sûr qu’aucune trace de cancer ne subsistera­it et qu’il serait sur pied rapidement. Quarante-huit heures plus tard, il a fait deux arrêts cardiaques consécutif­s. Dans ma tête, seules subsistent ses dernières paroles: «J’ai hâte de te revoir ma fille, je suis fatigué, on se reparle bientôt, je t’aime». Et il n’est jamais revenu à lui après cela. J’étais dans la chambre d’hôpital avec lui lorsqu’il a poussé son dernier souffle. À ce jour, il y a des jours où je ne crois pas qu’il soit parti alors que nos coeurs venaient tout juste de se retrouver. Je pleure encore »

« Cet homme, mon père, m’a fait plus de mal dans ma jeunesse que n’importe qui peut l’imaginer. Il était violent physiqueme­nt et verbalemen­t. J’ai fait plusieurs thérapies à l’âge adulte pour panser toutes mes blessures et me construire une estime et une confiance en moi. J’ai décidé de lui parler l’an passé, il a accepté de venir chez moi alors que ça faisait huit ans qu’on ne s’était pas parlé. Je lui ai tout dit, vraiment tout dit. J’ai pleuré, j’ai gueulé et il m’a écouté, pendant deux heures, sans broncher, sans répliquer, seulement à essuyer les larmes qui coulaient sur ses joues. Il s’est levé – j’étais certain - JULIA, 46 ANS qu’il partirait, qu’il se sauverait, comme il l’a toujours fait quand j’étais jeune après m’avoir battu –, mais il m’a ouvert les bras, en pleurant. Je m’y suis réfugié, sans réfléchir, et il m’a demandé pardon à l’oreille une première fois. Il s’est ensuite reculé, a pris mon visage entre ses mains et en essuyant mes larmes de ses gros doigts rugueux, m’a regardé droit dans les yeux en m’implorant de lui pardonner les ignominies qu’il m’avait fait subir. Depuis ce temps, on tente graduellem­ent de s’apprivoise­r, de se connaître. La vie peut parfois nous surprendre! »

- ANTHONY 51 ANS

Mon père c’est MON père, il répare tout dans la maison, il me fait rire et joue au hockey avec moi dans la rue. Il est aussi très fort. On se dit souvent qu’on s’aime et j’aime ça - ZACHARY, 7 ANS

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