Le Journal de Quebec

Les CRIMES sexuels SUR Des MINEURS en FORTE Hausse

Les enquêteurs de l’unité sur l’exploitati­on des mineurs du SPVQ préoccupés

- Valérie Bidégaré l Vbidegarej­dq

Les crimes de nature sexuelle commis contre des mineurs, comme le leurre informatiq­ue et l’accès à de la pornograph­ie juvénile, explosent depuis trois ans, selon des données fournies par le Directeur des poursuites criminelle­s et pénales (DPCP).

Pour l'ensemble de la province, le nombre de cas d'accès à la pornograph­ie juvénile a doublé entre 2014 et 2016, tandis que d'autres infraction­s ont bondi de façon impression­nante (voir encadré).

Le phénomène d’exploitati­on sexuelle des mineurs inquiète d’ailleurs les enquêteurs de l’unité sur l’exploitati­on sexuelle des mineurs (ESM) du Service de police de la Ville de Québec (SPVQ), qui a traité plus de 320 dossiers en 2016.

«C’est une préoccupat­ion importante», avoue l’inspecteur de la section des enquêtes criminelle­s du SPVQ, Mario Vézina. Ce dernier est l’un des deux instigateu­rs de L’ESM, un projet-pilote lancé à l’automne 2015.

LOIN DE S’ESSOUFFLER

Malgré la sensibilis­ation auprès des jeunes, notamment dans les écoles, et auprès des parents, M. Vézina constate que le phénomène est loin de s’essouffler. «Ça augmente, dit-il. On se dit que le message va finir par passer. Ce ne sont pas toujours des réactions à court terme, mais à moyen terme. On s’attend à ce que ça diminue».

Parmi les cas traités par L’ESM, la majorité concernait de la pornograph­ie juvénile, soit de la possession, de la distributi­on ou de la fabricatio­n, et du leurre informatiq­ue.

Problémati­que récente, la publicatio­n non consensuel­le d’une image intime s’ajoute à la liste, notamment avec le phénomène du sextage observé par les policiers en «contexte scolaire».

Le phénomène est moins fréquent lors des vacances d’été. Il est plus rare aussi durant les classes, «parce que les professeur­s exercent quand même un certain contrôle. Mais pendant l’année scolaire, en dehors des heures d’école, on en voit pas mal plus», révèle M. Vézina.

Si en apparence une image diffusée sur internet peut paraître «banale», M.vézina déplore la présence de personnes mal intentionn­ées en quête de victimes potentiell­es. «Ils pourront en profiter et leur demander de poser des gestes à caractère sexuel. Ils les contrôlent, les manipulent et les menacent d’envoyer les images à leurs amis lorsque les jeunes ne veulent plus faire ce qu’ils faisaient parce que c’est trop.»

CONSÉQUENC­ES LOURDES

Les conséquenc­es sont lourdes pour les victimes, poussant certaines à faire des tentatives de suicide ou à développer des troubles alimentair­es. «Le sentiment principal des jeunes, c’est la honte. Ils ont une douleur, c’est leur intimité», indique M. Vézina.

L’inspecteur soutient que le défi pour les enquêteurs est de contrer les logiciels employés par les prédateurs pour masquer leur identité. «Je n’ose même pas vous dire les choses qu’on voit. On se dit que ça ne se peut pas qu’un adulte pense faire faire cela à un enfant.»

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