Le Journal de Quebec

« Ils vont pouvoir vivre grâce à lui »

Le joggeur happé mortelleme­nt par une voiture il y a deux semaines a fait don de six de ses organes

- Sophie Côté l ∫ Cote_ Sophie

À travers sa mort, Mathieu Huet, ce coureur de Lévis qui a péri en faisant son jogging le 4 juin dernier, permet à d’autres de s’accrocher à la vie. Six personnes ont reçu un de ses organes dans les jours qui ont suivi son décès.

«Je suis contente de me dire que d’autres personnes vont pouvoir vivre grâce à lui, a confié au Journal la conjointe du défunt, Isabelle Bertrand. Il aidait beaucoup les autres. C’est une façon d’aider les autres à travers sa mort», ajoute-t-elle.

Le père de trois jeunes enfants tenait à faire un don d’organes advenant son décès, explique Mme Bertrand. «Il avait signé sa carte et c’était dans le testament.» Il était en parfaite santé et il s’apprêtait à fêter ses 36 ans.

«Six personnes ont reçu ses organes: le coeur, les poumons, le foie, les reins et le pancréas, énumère-t-elle. J’espère que les transplant­ations vont fonctionne­r, je me croise les doigts», ajoute la femme, très courageuse dans cette dure épreuve.

UNE NOUVELLE BATAILLE

Celle qui se retrouve seule avec ses trois enfants de 4 ans, 2 ans et 8 mois insiste: l’endroit où son conjoint a trouvé la mort n’est pas suffisamme­nt sécuritair­e.

Rappelons que le joggeur traversait l’avenue Saint-augustin à Breakeyvil­le, là où passe la piste cyclable, quand il a été happé de plein fouet par une automobili­ste. Les policiers ont conclu à une distractio­n de M. Huet, qui portait des écouteurs.

«Il ne faut pas seulement réduire la vitesse de 70 à 50 km/h à cet endroit [NDLR: tel que le demande la Ville de Lévis au ministère des Transports], il faut ajouter des “Stop”», affirme Mme Bertrand, qui souhaite ardemment convaincre les autorités de cette nécessité.

«Mes voisins, les gens du coin me disent que c’est dangereux. Il y a maintenant beaucoup plus de monde à Breakeyvil­le et ça roule vite. Il y a beaucoup de jeunes familles qui passent là, ça pourrait arriver à un enfant, poursuitel­le. J’aimerais ça que personne d’autre n’ait à traverser cette épreuve.»

« JE NE LUI EN VEUX PAS »

Deux semaines après la mort de son conjoint, la mère de famille soutient ne pas en vouloir à la jeune conductric­e impliquée dans l’accident. Peut-être même qu’un jour elle sera prête à la rencontrer pour lui en faire part.

«Je ne lui en veux pas. Je me dis qu’elle va voir toute sa vie le visage de mon conjoint, le bruit de l’impact… Avoir à supporter ça, c’est déjà pas mal. Elle a appelé les secours, elle n’a pas fui les lieux. Je me dis qu’au moins Mathieu n’était pas tout seul», se console-t-elle.

« IL AIDAIT BEAUCOUP LES AUTRES. C’EST UNE FAÇON D’AIDER LES AUTRES à TRAVERS Sa MORT » – Isabelle Bertrand

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Plus d’une centaine de personnes ont assisté hier, à Lévis, aux funéraille­s de Mathieu Huet, cet homme de 35 ans père de trois jeunes enfants qui a perdu la vie après avoir été happé par une voiture à Breakeyvil­le, alors qu’il faisait son jogging. La conjointe de M. Huet, Isabelle Bertrand, soutient que l’endroit où il a été tué est dangereux et qu’il faudrait améliorer la sécurité.

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