Le Journal de Quebec

«Papa profession­nel» depuis une douzaine d’années

Il Accompagne les nouveaux pères et leur montre À être plus présents pour leur enfant

- Catherine Montambeau­lt

Ghassan Assio A Aidé près de 250 hommes depuis 12 Ans À Apprivoise­r leur nouveau rôle de père et À se rapprocher de leur enfant, ce qui fait de lui un «papa profession­nel.»

En tant que père-visiteur pour la Fondation de la visite, Ghassan Assio se rend régulièrem­ent au domicile de nouveaux parents pour accompagne­r les papas qui éprouvent des difficulté­s ou qui sont inquiets à propos de leur paternité.

«Je les aide à surmonter certains obstacles, que ce soit de trouver des sous pour acheter des biens matériels comme un moïse ou une poussette, ou de développer leur confiance en eux pour prendre soin de leur enfant, explique-t-il. Ça peut même aller jusqu’à les aider quand ils ont des problèmes avec la justice et qu’ils craignent de perdre la garde de leur enfant, par exemple.»

UN MODÈLE À SUIVRE

Plutôt que de prodiguer des conseils aux pères qu’il rencontre, ce Montréalai­s de 59 ans préfère leur servir d’exemple.

«J’essaie surtout d’être un modèle de paternité pour ces hommes-là, qui n’ont parfois pas eu un père très présent euxmêmes, indique M. Assio. Souvent, je m’assois avec eux et leur enfant par terre, je mets le bébé sur leurs genoux et je joue avec lui, pour leur montrer comment s’y prendre.

«Quand les papas entendent les rires de leur enfant, on dirait qu’ils découvrent quelque chose de nouveau et de très beau, qui leur donne envie de faire des sacrifices pour leur famille par la suite», ajoute-t-il alors qu’un grand sourire illumine son visage.

SON PROPRE PÈRE ABSENT

Ayant lui-même trois enfants et quatre petits-enfants, Ghassan Assio s'implique dans la Fondation de la visite afin de transmettr­e à d’autres son amour de la famille. «Pour moi, la famille, c’est le noyau d’une communauté, dit-il. Alors je me suis dit: si je peux apporter quelque chose, ne serait-ce qu’à une seule famille, je vais avoir fait en sorte que la société soit plus en santé.»

Lorsque M. Assio grandissai­t en Syrie, son propre père était rarement à la maison, puisqu’il voyageait continuell­ement pour le travail.

«Alors quand j’ai eu des enfants, j’ai décidé de leur donner tout ce que j’aurais voulu que mon père me donne, c’està-dire du temps de qualité, confie-t-il. Je faisais des sorties avec chacun d’eux, je les amenais à la pêche ou on passait une journée à La Ronde.»

CINQ PREMIÈRES ANNÉES

Selon lui, plus un père est présent pour son enfant au cours des cinq premières années de son existence, mieux le bambin sera outillé pour affronter la vie. «Ça fait en sorte que l’enfant s’épanouit davantage et développe une plus grande confiance en lui», affirme le père-visiteur.

Ghassan Assio répète d’ailleurs sou- vent aux pères qu’il côtoie de profiter de chaque moment près de leur progénitur­e. «Je leur explique que les instants passés avec leur enfant sont précieux, irrécupéra­bles. Et que ce sont des souvenirs que leur enfant va conserver toute sa vie.»

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Ghassan Assio (à gauche) a aidé Jonathan Mathias (à droite) à développer son lien d’attachemen­t avec sa fille de quatre mois, Soumaya.

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