L’élégance avant toute chose
Le X4 est le dernier venu dans la famille des utilitaires de BMW. Sa taille compacte le rend maniable, alors que la forme de sa carrosserie évoque un coupé haut sur pattes. Par son esthétique réussie, il plaît invariablement.
On pourrait décrire le BMW X4 de nombreuses façons: le petit frère du X6, la contrepartie racée du X3 ou plus simplement le dernier-né des utilitaires de ce constructeur allemand. Quelle que soit l’étiquette qu’on lui attribue, un qualificatif revient invariablement pour le décrire: élégant.
Assemblé aux États-unis, le X4 n’est plus tout à fait nouveau. Il a fait ses débuts sur le marché canadien en juillet 2014. Cependant, puisqu’il est le BMW «X» (lettre qui désigne les utilitaires de la marque) le moins vendu, il est normal que vous ne le reconnaissiez pas au premier coup d’oeil.
Son toit arrondi contribue à le rendre attrayant. Mais ce design ne le rend pas pratique pour autant, comme en témoignent les cotes de volume du coffre du X4. Selon les dossiers de presse de BMW, son volume utile peut varier de 500 à 1400 L, selon l’usage fait de la banquette arrière dotée de dossiers escamotables 40/20/40. À titre de comparaison, le X3, modèle d’allure classique duquel BMW a extrapolé le X4, a un coffre dont le volume utile peut varier de 550 à 1600 L. Ces chiffres deviennent plus évocateurs lorsqu’on réalise que le dégagement vertical à l’intérieur du X4 s’amenuise progressivement jusqu’au seuil hayon, alors qu’il est presque constant dans le coffre d’un X3.
Mais encore, le X4 et le X3 ne figurent pas parmi les champions en matière de logeabilité. L’acura RDX, lui, a un coffre digne de ce nom, avec un volume pouvant varier de 739 à 2178 L! En somme, une fois les dossiers arrière repliés, le coffre de cet Acura serait 36 % plus volumineux que celui d’un X3 et 55 % plus volumineux que celui d’un X4. Fait à noter, aucun véhicule de conception allemande ne fait mieux, car les Audi Q5 et Mercedes-benz GLC et GLC Coupé ont des coffres aussi peu volumineux que ces deux BMW.
L’ÉLÉGANCE PLUS QUE LA POLYVALENCE
Mais on ne choisit assurément pas le X4 pour son côté pratique. On le choisit tout simplement pour se faire plaisir: pour son élégance. Son profil élancé lui confère ce caractère unique. Tout cela à cause de la forme de son toit, qui culmine au-dessus du conducteur pour plonger ensuite en douceur jusqu’à l’extrémité de la lunette du hayon (très courte et trop inclinée, ce qui limite le champ de vision arrière). On croirait voir un coupé. Mais le X4 a bel et bien quatre portes.
Pour accentuer cette impression, le X4 procure aux occupants des places avant une position assise plus basse de 20 mm par rapport au BMW X3, alors que la banquette arrière, plus basse de 28 mm, offre deux places latérales très moulantes qu’accentue la forme du dossier fractionnable. En fait, cette banquette qui dispose de trois places peut accommoder un troisième occupant occasionnel. Mais il vaut mieux qu’il soit très petit et que le déplacement soit très court.
Cet utilitaire à quatre roues motrices a une garde au sol plus élevée qu’une berline traditionnelle. La garde au sol d’une BMW Série 3, par exemple, est de 145 mm alors qu’elle se chiffre à 204 mm pour le X4. Cette cote, qui est comparable à celle d’un RDX (206 mm), donne
à l’utilitaire de BMW une meilleure capacité de franchissement d’obstacles lorsqu’il faut emprunter sur un chemin de gros cailloux ou se déplacer dans un champ.
Si la silhouette de sa carrosserie est mieux dessinée et plus distinctive que celle des Mercedes-benz GLC et GLC Coupé, le tableau de bord du X4 a une apparence beaucoup nettement moins spectaculaire. Il paraît même banal compte tenu du prix demandé pour ce véhicule. Là, les Mercedes l’emportent. Heureusement, il n’y a pas de surabondance de commutateurs sur son tableau de bord, mais les nombreuses fonctions qui sont contrôlées par l’interface électronique, dont la commande (ou «joystick») est sur la console, nécessitent un sérieux entraînement. La maîtrise de son système de guidage par satellite exige aussi beaucoup d’attention.
En revanche, la finition est soignée et les possibilités de personnalisation de l’intérieur sont nombreuses grâce à la dizaine de selleries de cuir ou de similicuir proposées pour les sièges et les moulures décoratives en aluminium brossé ou en bois rehaussé de chrome.
DEUX VARIANTES, DEUX MOTORISATIONS
BMW propose deux variantes du X4 dont les appellations sont peu évocatrices. Le modèle d’entrée de gamme X4 xdrive28i est animé par un 4-cylindres de 2,0 L à turbocompres- seur à double entrée (d’où son nom: «Twinpower Turbo»). Il développe 241 ch et 258 lb-pi de couple dès que son régime atteint 1450 tr/min. Un cran plus haut, on retrouve le X4 M40i qui dispose d’un 6-cylindres en ligne lui aussi suralimenté. Fort de ses 355 ch, ce moteur produit 343 lb-pi de 1350 à 5250 tr/min. Alimenté de super, il réussit à retrancher une seconde et demie sur le temps d’accélération de 0 à 100 km/h, permettant au M40i de l’accomplir en 4,9 s plutôt 6,4, le temps requis par l’autre X4. Le modèle haut de gamme est toutefois plus gourmand, avec une consommation moyenne de 11,3 L/100 km. C’est une cote 11 % plus élevée que celle du 4-cylindres du xdrive28i.
Dans les deux cas, ces moteurs entraînent les quatre roues du véhicule et ils partagent une boîte de vitesses automatique à 8 rapports.
Le X4 dont nous avons fait l’essai, un M40i, nous a cependant laissés un peu froids. D’accord, il a un moteur vif qui ne manque jamais de souffle, ce qui est normal avec tant de couple produit sur une large bande de régimes. De plus, sa boîte de vitesses est bien étagée. Par contre, son système d’arrêt-démarrage automatique au ralenti, adopté pour réduire sa consommation, est beaucoup trop intrusif pour un véhicule dont la valeur peut frôler les 80 000 $… avant taxes. Son comportement routier est aussi plutôt quelconque et le freinage, qui est assuré par des disques aux quatre roues, manque cruellement de progressivité. Voilà deux irritants qui nous ont beaucoup surpris, d’abord parce qu’il s’agit d’un véhicule conçu pour abattre les 100 km/h en moins de 5 s, ensuite, à cause de l’écusson circulaire bleu et blanc qu’il arbore. Un symbole de plaisir de conduite. Mais voilà, cette qualité semble faire défaut au X4, qui, de ce fait, est déclassé par au moins trois rivaux de taille: l’audi Q5, le Porsche Macan et même l’humble Acura RDX!