Tintin débarque au Musée
Quelque 300 oeuvres du créateur Hergé exposées au Musée de la civilisation
Il y avait beaucoup de fébrilité hier au Musée de la civilisation, et avec raison. Le Musée inaugurait une exposition historique: celle consacrée au créateur de Tintin, Georges Remi. Une première en Amérique du Nord pour les 300 objets, oeuvres et documents d’archives qui y sont présentés.
«Je me sens comme un petit garçon de 12 ans», souligne d’entrée de jeu le directeur général Stéphan Laroche, lui-même tintinophile, qui considère l’exposition Hergé à Québec comme étant «magistrale».
Bien au-delà de Tintin, l’exposition présente l’artiste derrière le personnage, mettant en lumière son travail de façon rétro-chronologique, de sa mort en 1983 à son adolescence en 1920, afin de garder sa mémoire vivante. Le Musée a gardé l’essentiel des oeuvres exposées au Grand Palais de Paris l’an dernier.
L’exposition, conçue par Moulinsart et le Musée Hergé de Belgique, est divisée en neuf zones distinctes. On y trouve d’abord des oeuvres abstraites peintes de sa main dans les années 1960 et jamais exposées, puis quelques oeuvres d’art de sa collection personnelle, dont le célèbre portrait qu’andy Warhol a fait de lui.
Des affiches publicitaires qu’il a réalisées témoignent de sa grande créativité ainsi que plusieurs pages couvertures du Petit Vingtième, un supplément hebdomadaire au journal Vingtième Siècle, consacré à la jeunesse, dont il a été rédacteur en chef.
On évoque également la période de la guerre, durant laquelle Hergé a publié dans des journaux aux mains des Allemands, pour continuer à vivre.
Une autre section présente les célèbres personnages des Tintin, comme le Capitaine Haddock, la Castafiore, Tournesol et les Dupondt, autour d’une maquette du château de Moulinsart.
PLUSIEURS PLANCHES ORIGINALES
Le public se réjouira de retrouver les maquettes originales d’objectif lune et d’on a marché sur la lune, ainsi que le découpage technique inachevé de la toute dernière bande dessinée d’hergé, Tintin et l’alph-art. «Ce sont des pièces de grande valeur et très touchantes à regarder», a commenté la chargée de l’exposition, Marie-christine Bédard.
Hergé avait un grand, grand souci du détail autant dans ses dessins que dans sa documentation. «Il accordait beaucoup d’importance à l’exactitude des contenus qu’il véhiculait», sou- ligne Marie-christine Bédard.
Par exemple, quand Hergé s’est attaqué à la découverte de l’espace, «il est allé chercher l’information la plus à jour qui existait sur ces avancées scientifiques», ajoute Mme Bédard. La maquette d’une fusée qu’il avait fait réaliser est aussi exposée.
LE MUSÉE AUX COULEURS DE TINTIN
Jusqu’au 22 octobre, le Musée de la civilisation revêt les couleurs de Tintin. Le Café 47 propose un menu belge tout l’été, tandis que la boutique du Musée s’avère être le plus grand point de vente de produits dérivés de Tintin au Canada.
Avec Hergé à Québec, Stéphan Laroche espère au moins 250 000 visiteurs. En 2007, l’exposition Tintin au Pérou avait attiré un demi-million de visiteurs, mais elle avait été présentée sur une période deux fois plus longue.