Du terrorisme « pur et dur », dit le CCIQ
Le premier ministre Philippe Couillard qualifie lui aussi l’attaque de terrorisme
Contredisant le maire Labeaume, le premier ministre Philippe Couillard et le président du Centre culturel islamique de Québec (CCIQ) ont maintenu que la tuerie du 29 janvier à la grande mosquée de Québec était bel et bien un acte «terroriste».
«C’est une forme de terrorisme puisqu’on a décidé de s’attaquer aux membres d’une communauté particulière pour la simple raison qu’ils sont membres de cette communauté-là. Et de façon à insuffler quoi? À insuffler la peur! Ça, ça s’appelle insuffler la terreur, ça s’appelle le terrorisme», a insisté Philippe Couillard, hier.
Le premier ministre a ajouté que «le terrorisme, ce n’est pas juste des bombes d’al-qaïda. Ça peut prendre plusieurs formes, et on le voit maintenant dans le monde entier».
PAS D’INCULPATION POUR TERRORISME
Même son de cloche chez Mohamed Labidi, président du CCIQ. «Le tireur a quand même terrorisé des gens dans un lieu de culte. Est-ce qu’il y a plus terroriste que ça? s’est-il demandé. La réalité est que c’est du terrorisme pur et dur.»
Mohamed Labidi a par ailleurs rappelé que «la demande principale d’une majeure partie de la communauté musulmane est qu’il [le tireur] soit condamné pour terrorisme». Actuellement, Alexandre Bissonnette fait face à plusieurs chefs d’accusation liés à la fusillade du 29 janvier, mais aucune inculpation pour «terrorisme» n’a été déposée contre lui. «J’espère que l’enquête ne sera pas influencée par les propos du maire», a signalé M. Labidi.
« L’IMAGE DE LA VILLE »
Réagissant hier à partir de Montréal, le maire Labeaume a maintenu ses propos rapportés dans Le Journal. Il y insistait sur la «maladie mentale» du tireur et il affirmait que l’attentat du 29 janvier «n’était pas du terrorisme».
S’il dit comprendre que la communauté musulmane de Québec veuille que l’auteur de la tuerie soit condamné pour terrorisme, le maire a ajouté ceci: «Si on persiste pour dire que c’est du terrorisme, ça colore l’image de la Ville de Québec et moi, j’ai un problème avec ça. C’est important pour la Ville de prendre les bons mots». La tuerie du 29 janvier a fait six morts et plusieurs blessés.
— Avec la collaboration de Patrick Bellerose et de Jean-luc Lavallée