Le sort de Paradis réglé à la fin de l’été
Le sort de Pierre Paradis demeure en suspens. Les députés libéraux ne débattront pas de la possibilité de le réintégrer dans le caucus libéral avant plusieurs semaines.
«Je vous dirais: n’attendez pas de nouvelles au cours de l’été, on verra par la suite», a affirmé, hier, le premier ministre, Philippe Couillard.
Pierre Paradis a été exclu du caucus libéral et a perdu son poste de ministre de l’agriculture en février dernier après avoir fait l’objet d’allégations d’inconduite sexuelle envers une employée de son cabinet ministériel. Il se serait notamment dénudé devant son employée.
Lundi, le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) a annoncé qu’il ne portera pas d’accusations puisqu’il n’est pas «raisonnablement convaincu de pouvoir établir la culpabilité» du député de Brome-missisquoi.
SITUATION « TRÈS DÉLICATE »
Dans le cas d’un autre député exclu du caucus libéral pour des allégations de nature sexuelle, Gerry Sklavounos, le DPCP avait plutôt affirmé sans ambages «qu’aucun acte criminel n’a été commis». Le député de Laurier-dorion demeure toutefois exclu de l’équipe libérale en raison de nombreuses allégations d’inconduite sexuelle.
Philippe Couillard souligne que la situation est «très délicate». «Parce qu’il y a la situation de monsieur Paradis, [mais] moi je n’oublie pas la situation de la personne, également, qui était impliquée dans cet épisode-là, souligne-t-il. La précipitation est la pire des conseillères.»
De plus, Pierre Paradis est absent de l’assemblée nationale depuis février dernier pour une commotion cérébrale, survenue peu avant que les allégations à son endroit soient rendues publiques.
«Alors, il faut d’abord voir avec monsieur Paradis quel est son état de santé, quelles sont ses intentions, parler avec nos collègues du caucus. On ne prend pas ça à la légère», assure Philippe Couillard.
« UN AMI »
À l’entrée du Conseil des ministres hier, d’ex-collègues de Pierre Paradis ont eu de bons mots pour lui. «Je connais monsieur [Paradis] depuis le début des années 1980 et je l’ai toujours considéré [comme] un ami», a confié la ministre responsable de la Réforme des institutions démocratiques, Rita de Santis.
«Ça a toujours été un excellent collègue. C’est un homme que j’aime beaucoup», a renchéri la ministre des Relations internationales, Christine St-pierre.
Toutes deux ont toutefois refusé de se prononcer publiquement sur la pertinence de réintégrer le député de Brome-missisquoi au sein du caucus libéral.