Québec vise 85 % de diplômés
Le gouvernement dévoile de grandes orientations, mais les mesures concrètes restent à définir
Québec veut faire augmenter le taux de diplomation des élèves à 85 % d’ici 2030, mais les mesures concrètes pour y parvenir restent à déterminer. La fréquentation scolaire obligatoire jusqu’à 18 ans est toutefois dans la mire du gouvernement.
Le gouvernement Couillard a dévoilé en grande pompe hier la toute première politique québécoise sur la réussite éducative, axée sur l’intervention rapide auprès des jeunes enfants, la recherche en éducation et la valorisation des enseignants.
D’ici 2030, Québec veut faire passer le taux d’obtention d’un diplôme d’études secondaires ou d’un diplôme de formation professionnelle à 85 %, alors que cette proportion est de 74,5 % présentement.
MOYENS À VENIR
Reste à voir quelles mesures concrètes seront mises en place pour atteindre cette nouvelle cible.
Cette politique repose en bonne partie sur de nombreux « plans d’action », « stratégies » et « chantiers » qui permettront de déterminer par la suite quel sera le plan de match gouvernemental en matière de réussite scolaire.
Le premier ministre, Philippe Couillard, s’est défendu hier d’avoir déposé une « politique de voeux pieux » en cette année préélectorale. « On a les moyens de nos ambitions », a-t-il martelé, rappelant qu’il promet d’investir 1,8 milliard $ en éducation d’ici cinq ans.
Parmi les mesures plus concrètes qui n’avaient pas été annoncées dans le dernier budget, Québec prévoit un seuil minimum de services professionnels dans chaque école pour aider les élèves en difficulté.
Afin de « faire les bons choix », Québec mise aussi sur la recherche en créant un groupe de travail pour encadrer la création d’un institut national d’excellence en éducation, réclamée par plusieurs experts.
L’ÉCOLE JUSQU’À 18 ANS
En marge de cette annonce, le premier ministre Philippe Couillard a par ailleurs précisé qu’il voulait rendre l’école obligatoire jusqu’à 18 ans ou jusqu’à l’obtention d’un diplôme.
« Il y a plein de façons de garder des jeunes dans une démarche d’apprentissage jusqu’à 18 ans. Je crois à ça et on va aller plus loin dans cette direction-là », a-t-il affirmé, tout en précisant qu’il fallait d’abord trouver des avenues différentes à offrir aux jeunes.
Dans le réseau scolaire, cette politique a été relativement bien accueillie, à une exception près.
Plusieurs acteurs se réjouissent des grands principes énoncés et espèrent que les moyens seront à la hauteur des ambitions énoncées. « Il va falloir que les bottines suivent les babines », a lancé la présidente de la Centrale des syndicats du Québec, Louise Chabot.