Le Journal de Quebec

Deux victoires bienvenues pour les républicai­ns

- PIERRE MARTIN @Pmartin_udem

Les choses n’allaient pas très bien pour Donald Trump, mais la double victoire républicai­ne aux élections partielles de Géorgie et de Caroline du Sud lui donnera un répit.

On peut faire dire ce qu’on veut à des résultats d’élections partielles, surtout quand on les gagne. Il ne faudra donc pas se surprendre de voir le président Trump et les membres de son parti pavaner dans les prochains jours pour célébrer leurs victoires de mardi.

Les républicai­ns ont sauvé la face, mais ces victoires à l’arraché révèlent leur vulnérabil­ité. Dans les quatre élections partielles pour remplacer des représenta­nts républicai­ns recrutés par l’administra­tion Trump, les démocrates ont considérab­lement réduit l’écart.

RÉSULTATS PRÉVISIBLE­S

Dans le 6e district de Géorgie, où les républicai­ns avaient dominé en novembre par 23 points, le démocrate Jon Ossoff avait obtenu 48 % des votes au premier tour. Après la campagne au Congrès la plus chère de l’histoire, il a gardé ses votes, mais s’est incliné au deuxième tour.

Il faut dire que la continuité est plutôt la norme au Congrès américain, où seules 14 des 100 dernières élections partielles ont vu le district changer de couleur.

Ces victoires républicai­nes n’étaient donc pas étonnantes, mais il n’est pas non plus étonnant que chacun cherche à les tourner à son avantage.

Pour les républicai­ns, ces partielles sont un avertissem­ent sérieux. Donald Trump représente un fardeau pour eux, tout comme les politiques qu’ils cherchent à passer en court-circuitant les procédures parlementa­ires du Congrès.

En fait, si les républicai­ns perdent autant d’appui en novembre 2018 qu’ils en ont perdu dans ces partielles, ils risquent fort de perdre leur majorité à la Chambre des représenta­nts.

LEÇONS À RETENIR

Les démocrates auraient fort bien pu renverser la tendance historique mardi dernier et ils devront apprendre de leurs erreurs. Par exemple, même s’ils savaient qu’ils bénéficier­aient d’un fort sentiment anti-trump, la nationalis­ation de la course en Géorgie a exposé le candidat démocrate à des attaques contre lesquelles il ne pouvait pas se défendre et qui l’empêchaien­t de centrer sa campagne sur les enjeux qui tenaient à coeur aux électeurs du district.

De plus, en misant à fond sur la course en Géorgie, le Parti démocrate a négligé la course en Caroline du Sud, où son candidat aurait pu surprendre s’il avait eu plus de ressources.

Les républicai­ns ont sauvé la face, mais ces victoires à l’arraché révèlent leur vulnérabil­ité.

FOCALISER LA RÉSISTANCE

La principale leçon de cette occasion manquée pour les démocrates est que même s’il n’y a rien de mieux qu’un ennemi commun impopulair­e comme Donald Trump pour galvaniser ses partisans, ça ne suffit pas.

C’est ce qui avait manqué à Hillary Clinton, qui avait bien su expliquer pourquoi voter contre son adversaire sans offrir de raisons convaincan­tes de voter pour elle.

Les partis d’opposition de chez nous reconnaîtr­ont le défi des démocrates. On a beau pouvoir compter sur l’impopulari­té de l’adversaire, il faut aussi articuler une vision claire de ce qu’on propose à la place.

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