Le Journal de Quebec

Trois fois plus d’infraction­s en matière de prostituti­on

Les policiers de Québec n’ont jamais autant sévi en 4 ans

- NICOLAS LACHANCE

Les infraction­s criminelle­s en matière de prostituti­on ont triplé à Québec l’an dernier, selon le plus récent rapport annuel du Service de police de la Ville de Québec.

Au total, 27 dossiers visant des prostituée­s ont été ouverts en 2016 à Québec, soit trois fois plus qu’en 2015. Ce chiffre marque une fracture avec la tendance des cinq années précédente­s. Entre 2011 et 2013, une baisse de plus de 83 % des infraction­s criminelle­s en matière de prostituti­on avait été observée, passant de 71 arrestatio­ns à 12 infraction­s. En 2014, ces arrestatio­ns ont même atteint le nombre de sept.

À l’époque, le SPVQ expliquait cette baisse par un déplacemen­t de la criminalit­é. Or, le vent semble avoir tourné.

Le corps de police de la Ville de Québec ne peut pas totalement expliquer la hausse, mais soutient que des ressources ont été ajoutées sur le terrain, principale­ment en matière d’enquête, afin de contrer le proxénétis­me.

NOUVELLE UNITÉ

D’ailleurs, l’une de ces raisons est la mise en action d’une unité contre l’exploitati­on des mineurs. «Ils gèrent quatre types d’infraction­s, soit le leurre d’enfants, la pornograph­ie juvénile, le proxénétis­me et la traite de personnes», a relaté David Poitras, le porte-parole du SPVQ.

Depuis 2016, ce sont deux enquêteurs qui sont affectés à 100 % à ces crimes de nature sexuelle. «Il s’agit de leur première année de travail. Ils ont été en mesure de gérer plus de dossiers avec les renseignem­ents et les informatio­ns qui leur ont été acheminés», a-t-il souligné.

Pour le moment, le SPVQ ne pouvait pas dire si un regain de la prostituti­on avait lieu sur le territoire de Québec. «Ça n’explique pas au complet la hausse, mais ça explique en partie pourquoi il y a eu une hausse en matière d’infraction à la prostituti­on», a-t-il dit.

MÊME CONSTAT

Néanmoins, sur le terrain, la prostituti­on est toujours présente.

Il n’y a pas plus de f emmes qui demandent de l’aide, selon Marie-hélène Tremblay, la directrice de la Maison de Marthe, qui vient en aide aux femmes qui désirent sortir de la prostituti­on. «Je ne vois pas de différence. Selon nos chiffres, il n’y a pas eu de différence entre l’an passé et cette année», a-t-elle mentionné.

Elle remarque toutefois qu’il y a «davantage de ressources» et d’efforts. «Il y a une nouvelle stratégie gouverneme­ntale sur les violences sexuelles.et, dans cette nouvelle stratégie, il y a eu des ressources d’implantées dans les différents corps policiers», a-t-elle conclu.

Newspapers in French

Newspapers from Canada