Le Journal de Quebec

Un champion de la balloune bientôt libre

Il a été condamné 13 fois pour de l’alcool au volant

- DOMINIQUE LELIÈVRE

Même s’il est de retour derrière les barreaux parce qu’il représente un «risque inacceptab­le pour la société», un multirécid­iviste de l’alcool au volant sera libéré sous surveillan­ce en novembre.

Jean Gaudette, 48 ans, est parmi les cas les plus lourds au Québec en matière d’alcool au volant avec 13 condamnati­ons pour ce motif. Il purge une peine de six ans de pénitencie­r pour avoir pris le volant en 2012 avec un taux d’alcoolémie largement supérieur à la limite légale, et alors qu’il lui était de toute façon interdit de conduire.

Libéré d’office au deux tiers de sa peine, le mois dernier, l’homme de Donnacona n’a pas respecté ses conditions et il est de nouveau incarcéré. Son séjour au pénitencie­r sera cependant de courte durée: il aura droit à une nouvelle libération d’office le 8 novembre prochain.

RISQUE INACCEPTAB­LE

Pendant sa courte mise en liberté, l’homme n’a pas repris le volant, mais il s’est remis à consommer de l’alcool et de la drogue, a affirmé sa conjointe. Il a en plus omis d’informer son surveillan­t de cette relation amoureuse, comme le stipulaien­t ses conditions en raison de ses antécédent­s pour violence conjugale.

«Votre manque de transparen­ce, vos rechutes et vos mauvais choix rendent le risque inacceptab­le pour la société», peut-on lire dans la décision de la Commission des libération­s conditionn­elles du Canada, dans laquelle elle révoque la libération d’office de M. Gaudette.

La Commission dit vouloir l’éloigner «des situations du quotidien vous causant du stress et qui constituer­aient des situations à risque de vous voir rechuter». Elle ne pourra cependant rien pour lui lors de la fin légale de sa peine, en mai 2018.

C’EST LA LOI

«La commission ne peut pas aller au-dessus des lois. On est dans un état de droit», rappelle Stéphane Obadia, agent aux communicat­ions pour la Commission.

Lorsque la peine légale s’achève, «on n’a plus juridictio­n», dit-il. De la même façon, elle a l’obligation légale de relâcher un délinquant au deux tiers de sa peine. «Les délinquant­s ont droit à la réinsertio­n sociale en tant que citoyens respectueu­x des lois», explique-t-il.

Le 12 mai 2018 marquera l’expiration légale de la peine de Jean Gaudette. Il se retrouvera libre comme l’air sous réserve de respecter la condition que lui a imposée le juge de ne plus jamais conduire un véhicule.

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