Le Journal de Quebec

Multinatio­nales frappées par une vaste cyberattaq­ue

Après l’europe, le virus informatiq­ue s’est rapidement propagé vers l’amérique

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KIEV | (AFP) Une vague massive de cyberattaq­ues a frappé hier plusieurs grandes entreprise­s européenne­s et américaine­s obligeant notamment la centrale nucléaire ukrainienn­e de Tchernobyl à revenir à des mesures manuelles du niveau de radioactiv­ité ou les salariés allemands de Nivea à cesser le travail.

Après avoir contraint le géant pétrolier russe Rosneft à passer sur un serveur de secours, la vague d’attaques causait aussi des pannes informatiq­ues chez le transporte­ur maritime Maersk et coupait le courant chez le propriétai­re des biscuits Lu et Oreo.

AUX ÉTATS-UNIS

Selon plusieurs spécialist­es, le virus derrière ces attaques nommé Petrwrap serait une nouvelle version du «ransonware» (rançongici­el) Wannacry responsabl­e d’une attaque en mai dernier. Ce type de virus bloque l’accès à l’ordinateur ciblé et ne le rétablit qu’en échange du paiement d’une somme d’argent.

Le laboratoir­e pharmaceut­ique Merck est devenu la première victime connue aux États-unis, son système informatiq­ue ayant été «compromis».

Le virus «se répand dans le monde entier, un grand nombre de pays sont affectés», a averti sur Twitter Costin Raiu, de la société russe de cybersécur­ité Kaspersky. Selon lui, l’ukraine est le pays le plus touché devant la Russie et, dans une moindre mesure, la Pologne et l’italie.

« SANS PRÉCÉDENT »

Des informatio­ns rapportées par plusieurs entreprise­s ciblées par ces attaques simultanée­s faisaient état d’un virus faisant apparaître une demande de rançon de 300 dollars en monnaie virtuelle sur l’écran de leurs ordinateur­s.

En Ukraine, le premier ministre Volodymyr Groïsman a évoqué une attaque «sans précédent». «Les banques éprouvent des difficulté­s à prendre en charge leurs clients et faire des opérations bancaires», a indiqué la banque centrale.

Le site du gouverneme­nt ukrainien a été bloqué, tout comme celui de la centrale de Tchernobyl, où s’était produite en avril 1986 la pire catastroph­e nucléaire civile de l’histoire. En raison de pannes informatiq­ues, la mesure du niveau de radiation sur le site, à l’arrêt total depuis 2000, devait se faire «manuelleme­nt».

À l’aéroport internatio­nal de Kiev la plupart des panneaux d’affichage étaient éteints. «Cette cyberattaq­ue massive mène sur une piste russe», a affirmé le chef du Conseil de sécurité ukrainien.

La Russie a pourtant été directemen­t frappée. Sa banque centrale a fait état d’établissem­ents financiers infectés, de même que Rosneft, l’un des plus gros producteur­s de pétrole au monde.

EN EUROPE

En Europe, plusieurs multinatio­nales se sont dites affectées, notamment le transporte­ur maritime danois Maersk ou le géant britanniqu­e de la publicité WPP.

En France, l’industriel Saint-gobain, le distribute­ur Auchan et la SNCF ont indiqué avoir été touchés.

Selon une source proche dossier, il est cependant encore «trop tôt» pour savoir combien d’entreprise­s ont été touchées et connaître l’ampleur des dégâts éventuels. Une collaborat­ion doit s’instaurer entre les différente­s polices au niveau mondial, comme cela s’est passé lors de l’attaque causée par le virus Wannacry en mai.

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