Le Journal de Quebec

Quelques détaillant­s québécois s’en tirent bien

- PIERRE COUTURE

Spécialist­e du commerce au détail et professeur émérite de marketing à HEC Montréal, Jacques Nantel a répondu à trois de nos questions.

En voyant les données sur les ventes en ligne, êtes-vous surpris de voir autant de détaillant­s étrangers dominer au pays ? Non. C’est une tendance de fond qui est présente depuis plusieurs années. Je note que l’on est en train d’exporter tranquille­ment notre consommati­on. Nous avions déjà fait cela avec notre production manufactur­ière. Ce n’est pas une bonne chose, notamment au niveau du PIB et pour la création d’une économie forte. Beaucoup de ces achats ne sont pas réalisés (près de la moitié) sur des sites canadiens. Ce sont beaucoup de taxes qui ne sont pas perçues. C’est plus facile d’être compétitif sur le web lorsque tu ne paies pas de taxes dans le pays où tu vends. Écoutez, Amazon détient 50 % du commerce en ligne aux États-unis. Ce sont des géants.

Est-ce que des détaillant­s canadiens tirent tout de même leur épingle du jeu ? Canadian Tire s’en tire très bien. On peut parler également de Sports experts au Québec (et de Sport Check dans le reste du pays). Il n’y en a pas des masses. Il y a beaucoup de petits détaillant­s au Canada, et nos petits détaillant­s ne sont pas forcément présents en ligne. Ce qui cause un problème. Il y a un joueur comme La Maison Simons qui paraît bien et qui tire d’importants revenus de sa présence sur le web. Le détaillant Simons est apprécié autant en ligne qu’en magasin. C’est sa force.

Que direz-vous aux détaillant­s québécois qui veulent vendre en ligne ? Les données sont très inquiétant­es pour les détaillant­s québécois et canadiens. Je leur dirais de porter une attention particuliè­re à la logistique. Il n’y a rien de pire que de faire 20 000 ventes en ligne et de ne pas être capable de livrer à temps. Beaucoup de détaillant­s doivent penser d’abord à la logistique.

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