Un grand pas pour la France
Alexandre Texier est devenu le Français repêché le plus rapidement
Les Blue Jackets de Columbus et Jarmo Kekalainen n’avaient pas de choix au premier tour du repêchage à Chicago. Mais ils ont tout de même trouvé une façon de déplacer les réflecteurs vers leur table dès la deuxième journée du repêchage.
Au deuxième tour, avec le 45e choix au total, les Blue Jackets ont prononcé le nom d’alexandre Texier, des Brûleurs de Loup de Grenoble. Avant cet instant, jamais un joueur originaire de la France n’avait été repêché aussi rapidement par une équipe de la LNH.
Tim Bozon détenait cette marque depuis 2012 quand le Canadien avait parié sur lui au troisième tour avec le 64e choix au total.
«Je suis fier de cette réalisation, a dit Texier, quelques minutes après avoir endossé le chandail et la casquette des Blue Jackets pour la première fois. C’est bien pour le hockey français aussi. Mais ce n’est pas la fin. J’espère que c’est plus le début.»
La sélection de Texier a fait du bruit bien au-delà des frontières de l’amérique du Nord. Le prestigieux quotidien de sports L’équipe lui a consacré un article. Idem pour le Dauphiné Libéré et Le Parisien, deux journaux régionaux en France.
COÉQUIPIER D’ERIC CHOUINARD
Contrairement à Bozon, qui avait choisi de s’expatrier dès l’âge de 17 ans à Kamloops pour jouer pour les Blazers, dans la Ligue junior de l’ouest, Texier a réussi à attirer les regards des équipes de la LNH en restant en France.
«La ligue en France s’améliore, a expliqué Texier. Et j’avais la chance de jouer contre des joueurs plus vieux que moi. J’ai beaucoup appris cette année.»
Texier croit qu’il n’est pas impossible pour la France de développer un jeune prodige d’ici quelques années.
«Oui, un jour la France pourrait faire comme la Suisse avec Nico Hischier et voir un jeune joueur sortir au tout premier rang du repêchage de la LNH, a-t-il prédit. Mais il faudrait investir beaucoup dans le hockey pour y arriver. C’est difficile puisque le hockey est encore un sport marginal chez moi.»
En 40 matchs avec l’équipe de Grenoble, Texier a obtenu 19 points, dont 10 buts. Il partageait le même vestiaire qu’un ancien choix de premier tour (1998) du Canadien, Éric Chouinard.
DE PÈRE EN FILS
Dans un pays où le soccer est roi et maître, Texier a eu la piqûre du hockey grâce à son père, Fabrice.
«Mon père m’a fait découvrir ce sport, a mentionné le jeune centre originaire de Grenoble. Il a joué longtemps en France, mais il a aussi porté les couleurs du Titan de Laval, dans la LHJMQ. Il était un défenseur.»
Fabrice Texier a joué quatre rencontres, en 1986-1987, pour le Titan. En plus de l’influence du paternel, Alexandre Texier a aussi regardé en direction de Cristobal Huet comme inspiration.
«Huet vient de la même région que moi. Quand j’étais petit, il avait soulevé la Coupe Stanley en revenant en France l’été. C’était cool de voir ce trophée. J’ai joué un peu avec lui au sein de l’équipe nationale. Il est tellement un bon gars.»
Huet, qui a connu ses meilleurs moments dans la LNH à Montréal, a gagné la Coupe Stanley avec les Blackhawks en 2010, mais dans un rôle de réserviste à Antti Niemi.