Le Journal de Quebec

Parfum de grève générale à la Stlévis

Les négociatio­ns ne sont pas rompues

- TAÏEB MOALLA

Sans convention collective depuis six mois, les 107 chauffeurs de bus de la Société de transport de Lévis (Stlévis) ne portent plus leurs uniformes depuis deux semaines. Le syndicat pourrait déclencher une grève générale illimitée « au moment jugé opportun ».

Les chauffeurs de la Stlévis sont désormais habillés en civil en applicatio­n d’une consigne donnée par leur exécutif syndical.

« Les 20 rencontres de négociatio­ns des derniers mois ont été infructueu­ses, a regretté le président du Syndicat (CSN) Stéphane Girard. On ne veut pas prendre la population en otage, mais un avis de grève peut être envoyé à n’importe quel moment. »

« LES GENS SONT BRÛLÉS »

Fin avril, un mandat de grève a été accordé à l’exécutif syndical à hauteur de 91 % des membres.

M. Girard a évoqué une « amplitude de travail » (heures durant lesquelles les chauffeurs doivent demeurer disponible­s) de 15 heures par jour, la sous-traitance et les coupures de service comme autant d’irritants pour la partie syndicale.

« Les gens sont brûlés. Il y a 20 % d’ab- sentéisme. C’est énorme. Les chauffeurs n’ont plus de vie et ça coûte cher en heures supplément­aires », a-t-il souligné.

Même si l’employeur a proposé de nouvelles dates pour des pourparler­s, le syndicat dit refuser de « retourner négocier sur des points qui ont déjà été réglés ».

SURPRISE À LA DIRECTION

Le conseiller municipal Michel Patry, également président de la Stlévis, a dit, hier, que l’usage de moyens de pression « ne [le] réjouit pas ». Il espère néanmoins que les parties arriveront à une entente et que la grève sera évitée.

Ce dernier s’est par ailleurs montré surpris par les affirmatio­ns syndicales. « Ils sont brûlés ? Vraiment ? Je n’ai jamais entendu parler de ça avant aujourd’hui [hier]. Ils sont brûlés depuis la fin de la convention collective. Avant, ils ne l’étaient pas », a-t-il ironisé.

Contrairem­ent au Réseau de transport de la Capitale (RTC), la Stlévis n’est pas soumise à la Loi sur les services essentiels. Rien n’empêche cependant les deux parties de s’entendre sur un service minimal à offrir à la population advenant un conflit de travail.

Lévis a récemment conclu une entente de principe avec une vingtaine de mécanicien­s et d’employés d’entretien de la Stlévis.

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PHOTO SIMON CLARK En guise de protestati­on, les chauffeurs de la Société de transport de Lévis ne portent plus leurs uniformes depuis deux semaines.

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