Une communauté en état de choc
La soeur de la victime assassinée s’est insurgée contre la consommation
UASHAT MAK MANI-UTENAM | Une histoire de coeur pourrait être derrière la mort d’un homme de 22 ans décédé à la suite d’une altercation survenue dans la nuit de mercredi à hier dans la communauté de Uashat Mak Mani-utenam, près de Sept-îles.
C’était l’émoi dans la communauté innue de 4000 âmes qui s’est éveillée avec un membre en moins, hier. Il s’agirait de John André, 22 ans, originaire de Uashat Mak Mani-utenam.
Le jeune homme, passionné de hockey et de baseball, aurait été poignardé à plusieurs reprises par un individu qui a pris la fuite à pied, avant d’être plus tard rattrapé par les policiers.
Les événements se sont produits vers 1 h du matin, dans une résidence de la rue Pashin. Une femme, qui y était, serait allée se réfugier chez une voisine à qui nous avons parlé.
« Elle est venue cogner chez moi. Elle criait au meurtre et me demandait de lui ouvrir la porte », a dit la voisine, préférant garder l’anonymat.
Selon cette dernière, une histoire de coeur pourrait être à l’origine de l’affaire.
« Elle criait : “Maudite salope ! C’est toute à cause d’elle !” » a-t-elle dit.
Après la violente altercation, l’agresseur aurait pris la fuite avec une femme.
« J’ai retenu mon garçon qui voulait y aller pendant que ça se produisait », a-telle dit, encore sous le choc.
VIES BASCULÉES
Sur Facebook, Jessica Jourdain, la soeur de la victime, a publié un touchant message.
« Je n’en veux pas à Dieu, je n’en veux pas aux personnes impliquées parce qu’on est tous des enfants de Dieu mis sur terre pour accomplir un dessein », peut-on y lire.
Elle y déplore le fléau de la consommation de substances illicites et d’alcool. « J’en veux plutôt à la consommation d’alcool et de drogues, parce qu’ils nous empêchent de s’accomplir, parce qu’aujourd’hui, ma mère, son père et ma famille pleurons la mort de mon p’tit frère BB (SIC) », poursuit-elle.
« Nos vies viennent de basculer à tout jamais et ceci aurait pu être évité si cette consommation ne faisait pas partie de nos vies », a-t-elle écrit.
« ÇA BOIT BEAUCOUP »
Plusieurs voisins de la résidence où se sont produits les événements ont affirmé qu’il y avait régulièrement du va-et-vient.
« Ça boit beaucoup, il y a toujours plein de monde », a dit Gilles Vachon, qui habite à deux maisons des lieux concernés.
L’unité des crimes majeurs de la Sûreté du Québec menait son enquête sur place. Elle était notamment à la recherche de l’arme du crime sur les terrains avoisinants.
Par ailleurs, le Centre d’amitié autochtone de Sept-îles a mis des ressources d’aide psychologique à la disposition du public, à la suite des événements qui ont eu l’effet d’un choc dans la communauté.
Le suspect était toujours interrogé par les policiers en fin de journée, hier.