Le Journal de Quebec

Ottawa refuse de payer un sou de plus

- GUILLAUME ST-PIERRE

OTTAWA | Le gouverneme­nt fédéral assure que les contribuab­les canadiens n’auront pas à payer un sou de plus pour la décontamin­ation ratée d’un terrain lui appartenan­t situé près de Drummondvi­lle.

« Nous avons attribué le contrat qui est valide jusqu'en 2018. Ça ne coûtera pas plus cher aux contribuab­les », a affirmé le porte-parole du ministre des Services publics et de l’approvisio­nnement, Anthony Laporte.

Ottawa a octroyé un contrat de 10 M$ à GPEC Internatio­nal Ltd pour décontamin­er les terrains de l’ancienne Fonderie St-germain.

Mais notre bureau d’enquête a révélé hier que l’entreprise a livré des tonnes de sols contaminés à un sous-traitant qui ne possède pas l’expertise pour les traiter. La terre contaminée de résidus cancérigèn­es a donc été retournée sur son site d’origine, après avoir parcouru environ 150 km sur les routes du Québec.

LE MINISTÈRE REFUSE LE BLÂME

De plus, rien n’empêche les curieux d’entrer sur le site, gardé par une simple chaîne.

Le ministère refuse de prendre une part du blâme pour ce fiasco.

« Cela ne nous appartient plus. C’est à l’entreprise de s’arranger avec leurs sous-traitants pour s’assurer que les résidus soient traités », a dit M. Laporte.

Mais les partis d’opposition ne sont pas de cet avis, et accusent le gouverneme­nt de laxisme.

Dans une lettre envoyée hier au ministre responsabl­e du dossier, le député fédéral de l’endroit, le néodémocra­te François Choquette, se dit « choqué » de la situation.

« Les risques pour la santé publique sont réels », s’insurge M. Choquette.

Il souligne qu’il est « extrêmemen­t urgent » de barricader l’endroit.

« Ensuite, il faut trouver une solution permanente à la décontamin­ation de ces sols. C’est grave », a-t-il ajouté.

Le député conservate­ur Alain Rayes appelle lui aussi Ottawa à prendre ses « responsabi­lités ».

« Ce qui me frappe, c’est le manque d’imputabili­té, peste le député de Richmond-arthabaska. Tout le monde se renvoie la balle. »

La chef du Bloc québécois, Martine Ouellet, accuse de son côté le ministère de ne pas avoir fait les suivis nécessaire­s.

« C’est totalement irresponsa­ble et insouciant de leur part. Ils ont essayé de se débarrasse­r du problème. Mais clairement, le ministère n’a pas fait le suivi adéquat. »

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