Le Journal de Quebec

Les actes du patron du CSPQ seront scrutés

Il est temporaire­ment relevé de ses fonctions PIERRE MOREAU

- PASCAL DUGAS BOURDON

Le gouverneme­nt Couillard passera au peigne fin les agissement­s de l’ex-pdg de l’organisme gouverneme­ntal gérant plusieurs contrats informatiq­ues, écarté en raison d’une enquête de L’UPAC.

Christian Goulet, qui était en poste depuis seulement trois mois, a demandé mercredi à être relevé temporaire­ment de ses fonctions au Centre de services partagés du Québec (CSPQ) en raison de développem­ents récents dans une enquête menée par l’unité permanente anticorrup­tion (UPAC).

ENQUÊTE DE L’UPAC

« Dès que le ministre a été informé de ces révélation­s-là, il a donné instructio­n au secrétaire du Conseil du trésor de procéder à la vérificati­on des actes posés par M. Goulet depuis sa nomination et de lui faire rapport », a expliqué à l’agence QMI le bureau du président du Conseil du trésor, Pierre Moreau, hier.

Le délai nécessaire à cette analyse au sein du CSPQ n’a toutefois pas été précisé.

UNE NOMINATION CONTESTÉE

La nomination de M. Goulet avait été critiquée en avril dernier. L’opposition redoutait que cet ancien dirigeant chez Bell se retrouve en conflit d’intérêts lorsque viendrait le temps d’octroyer des contrats informatiq­ues au nom du gouverneme­nt.

Mardi, Le Journal de Québec avait demandé au Centre de services partagés du Québec si Christian Goulet prendrait part à la négociatio­n pour le renouvelle­ment de l’important contrat de 923 millions $ du Réseau intégré de télécommun­ication multimédia.

Le porte-parole Laurent Bérubé a affirmé que Christian Goulet n’allait pas changer ses habitudes parce que son ancien employeur, Bell, pouvait faire partie des soumission­naires.

RÈGLES DE L’ART

Hier, le bureau du ministre Moreau a assuré que cette nomination avait été effectuée « selon les procédures habituelle­s » et après avoir eu « la garantie que les habilitati­ons sécuritair­es appropriée­s avaient été obtenues ».

Toutefois, pour le leader parlementa­ire adjoint de l a Coalition Avenir Québec, Éric Caire, M. Moreau a sa part de responsabi­lité.

« La responsabi­lité du président du Conseil du trésor […], elle est totale. M. Moreau doit répondre des gens qu’il nomme », a-t-il expliqué.

En 2014, un précédent PDG du Centre de services partagés du Québec, Jean-guy Lemieux, n’avait été en poste que quelques semaines avant de le quitter, en raison d’apparences de conflit d’intérêts.

Le CSPQ octroie plus de 500 millions $ en contrats chaque année, dont la plus grande partie en informatiq­ue. – Avec la collaborat­ion

de Nicolas Lachance

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