La mission américaine
Le protectionnisme à la Donald Trump ne s’est pas encore fait sentir sur nos exportations aux États-unis. Mais cela ne saura trop tarder.
On vient de le voir avec l’imposition d’une surtaxe et des droits antidumping sur le bois d’oeuvre canadien exporté aux États-unis. Les producteurs canadiens s’attendent à une chute dramatique et rapide de leurs exportations.
La réouverture de l’accord de libreéchange nord-américain qu’exige le président américain se fera sur notre dos. Nos politiciens auront beau parler de « modernisation » de L’ALENA, on convient qu’il n’y aura qu’un seul gagnant. Et ce sera les États-unis. Surtout quand on fait référence à la gestion de l’offre agricole, à l’aluminium, à l’industrie aéronautique, au secteur pharmaceutique, au pétrole, etc.
MAIS…
Jusqu’à présent, le Québec s’en tire bien. Depuis l’élection de Donald Trump en novembre dernier, les deux trimestres n’ont aucunement été touchés par les menaces protectionnistes du nouveau président américain.
Au dernier trimestre de 2016, les exportations québécoises ont légèrement augmenté (+30 millions) par rapport au trimestre correspondant de 2015. Et lors du premier trimestre 2017, nos exportations vers les États-unis ont grimpé de 209 millions, soit 1,5 % de plus que le même trimestre de 2016.
Même scénario positif pour l’ensemble du pays. Les exportations canadiennes aux États-unis ont respectivement grimpé de 2,3 milliards (2,3 %) au dernier trimestre de 2016 et de 5,1 milliards (5,1 %) lors du premier trimestre 2017.
Concernant les importations québécoises en provenance des ÉtatsUnis, elles ont baissé de 844 millions (10 %) au dernier trimestre 2016 et de 117 millions (1,6 %) au 1er trimestre de l’année.
D’une part, les importations cana- diennes ont chuté de 3,3 milliards (14 %) au 4e trimestre 2016. Et d’autre part, elles ont augmenté de 1,2 milliard (+1,7 %) au 1er trimestre 2017.
Avec les États-unis, le Québec détient une balance commerciale positive de 26,6 milliards au niveau des marchandises. Pour l’ensemble du Canada, la balance commerciale s’élève à 116 milliards.
L’AVENIR
À l’heure actuelle, les exportations québécoises vers les États-unis représentent 71 % de toutes nos exportations de marchandises. Pour le Canada, la dépendance envers les Américains est encore plus forte alors que les États-unis comptent pour 76,3 % des exportations canadiennes.
Retenons ces « belles » statistiques, car au cours des prochains trimestres, nos relations commerciales avec les États-unis risquent de s’avérer nettement moins… lucratives.
Cela dit, il est toutefois rassurant de voir le gouvernement Couillard prendre très au sérieux la menace protectionniste du président américain.
LES MISSIONS
Depuis le début de l’année, la ministre Christine St-pierre des Relations internationales et de la Francophonie a chapeauté une vingtaine de missions ministérielles qui ont été effectuées en sol américain. Le premier ministre Philippe Couillard en a récemment lui-même dirigé une à Washington D.C. où il a rencontré des représentants politiques et économiques américains.
Plus que jamais, le Québec va avoir besoin de ses représentations (5 délégations, 2 antennes, 1 bureau) du Québec aux États-unis pour protéger le plus possible ses acquis commerciaux sous le nouveau gouvernement Trump. Présentement, nos échanges commerciaux de marchandises entre le Québec et les États-unis totalisent environ 88 G$ milliards.
Quelque 12 000 entreprises québécoises brassent des affaires avec les États-unis. Faut se protéger !