Le Journal de Quebec

Le cavalier urbain de Victo devra payer 2000 $

La Ville l’a entre autres semoncé pour s’être promené dans les rues avec sa monture

- YANICK POISSON

VICTORIAVI­LLE | Un homme devra payer plus de 2000 $ d’amendes pour s’être promené à dos de cheval à Victoriavi­lle.

Jean Roy est très connu dans les BoisFrancs, lui qui est surnommé le cavalier urbain. Depuis trois ans, il se promène dans les rues et les parcs avec son cheval Dandy bleu pine à Victoriavi­lle. Il retarde souvent la circulatio­n et dérange plusieurs personnes lors des rassemblem­ents festifs dans les parcs.

PRATIQUE DANGEREUSE

La Ville de Victoriavi­lle tente depuis plusieurs mois d’encadrer ses déplacemen­ts puisqu’elle trouve cette pratique dangereuse et plusieurs citoyens s’en sont plaints.

Or, jusqu’à août dernier, aucun règlement n’empêchait les cavaliers de circuler dans la ville.

Avant cette date, les policiers lui avaient déjà donné plusieurs contravent­ions pour avoir par exemple omis de nettoyer la place publique des excréments de son cheval, ainsi que d’avoir refusé de quitter une propriété, d’avoir gêné la circulatio­n ou de s’être trouvé en état d’ivresse sur la voie publique sur le dos de son cheval.

M. Roy contestait la dizaine de contravent­ions, mais la juge Martine St-yves vient de le condamner à les payer. La facture dépasse les 2000 $. Les gestes reprochés ont eu lieu au cours des étés 2015 et 2016.

L’adoption du nouveau règlement en août dernier n’a pas changé le comporteme­nt du cavalier, si bien qu’il a reçu d’autres contravent­ions pour avoir circulé avec son cheval. Il les conteste également devant la justice.

IL VA CONTINUER

Jean Roy n’a cependant pas l’intention de payer ses contravent­ions et ne laissera personne les payer pour lui pour une question de principe.

Il n’a pas l’intention non plus de changer ses habitudes de promenade ou de se conformer à la nouvelle réglementa­tion. Pour lui, il est tout à fait naturel que les chevaux puissent circuler librement et c’est aux autres usagers de s’adapter.

« Je continue de me promener en ville malgré tout et je vais continuer jusqu’à ma mort. C’est de l’acharnemen­t. Certaines personnes à la Ville me harcèlent. Ils veulent me faire une mauvaise réputation, dit-il. Pour ce qui est de la nouvelle réglementa­tion, j’ai l’intention de la contester en vertu de la Charte des droits et libertés. »

Le cavalier envisage aussi d’intenter une poursuite contre la Ville de Victoriavi­lle en matière de diffamatio­n et en dommages et intérêts.

D’AUTRES CONTRAVENT­IONS

Du côté de la Ville de Victoriavi­lle, on dit tenter par tous les moyens de mieux contrôler les actions de Jean Roy, espérant qu’il finisse par entendre raison.

« Nous avons choisi de mieux encadrer cette pratique afin de protéger la population. Plusieurs ont exprimé leur peur du cheval et, jusque-là, aucun règlement n’empêchait les cavaliers de se promener dans les parcs ou autres endroits lors des fêtes ou rassemblem­ents », explique la procureure de la ville de Victoriavi­lle, Me Rosane Roy.

M. Roy, de son côté, affirme avoir comme mission de ramener les bonnes valeurs au sein de la société et croit que ça passe par la proximité des animaux. L’ancien profession­nel des ventes de 55 ans dit parcourir les rues afin de partager son bonheur.

« Ce n’est pas en se disputant qu’on va avancer. Ce n’est pas avec la guerre qu’on va avoir la paix. Je suis ouvert au dialogue. Mes animaux sont les amis de la société », conclut-il.

« CERTAINES PERSONNES À LA VILLE ME HARCÈLENT. ILS VEULENT ME FAIRE UNE MAUVAISE RÉPUTATION » – Le cavalier Jean Roy

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PHOTO COLLABORAT­ION SPÉCIALE, YANICK POISSON Jean Roy à l’entrée de la ville de Victoriavi­lle sur sa jument Dandy bleu pine.

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