Une championne toutes catégories
Nancy Leduc, 40 ans, de Valleyfield, a déjà récolté 128 médailles dans plusieurs disciplines sportives
Depuis 25 ans, le sport occupe une part importante de la vie de Nancy Leduc. Fidèle participante aux Olympiques spéciaux, la femme de 40 ans représente bien ce à quoi sert cette compétition pour les personnes avec une déficience intellectuelle. Elle n’aurait raté pour rien au monde le rendez-vous estival à Québec.
« J’aime ça venir ici pour avoir du fun et pour voir mes amis », lancet-elle, d’entrée de jeu, après avoir couru un 1500 m sur la piste d’athlétisme du PEPS de l’université Laval lors de la première journée d’activité des Jeux d’été provinciaux. Loin d’être rassasiée, elle s’apprêtait à repartir pour 800 m après l’entretien avec Le Journal.
« La première fois que j’ai fait ça, je n’étais pas habituée. Je suis blessée à une jambe depuis 2011, mais tout va bien jusqu’à maintenant quand même. Mais quand je cours le 1500 m ou le 3000 m, j’ai hâte de finir ! » avoue la coureuse de Valleyfield en riant.
UNE VEDETTE
Si elle court l’été, elle transporte son énergie sur des raquettes pendant hiver. Dans le monde des Olympiques spéciaux, le nom de Nancy Leduc résonne constamment. Elle est fière de son nombre ahurissant de médailles, qui s’élève à 128, toutes disciplines confondues.
L’hiver dernier, elle a participé à ses deuxièmes Jeux mondiaux d’hiver, en Autriche, où elle a remporté deux médailles d’argent en raquette à neige. De ses premiers pas aux quilles en 1991, en passant par des exploits en basketball, à la boccia et maintenant à la course, la Campivallensienne a toujours bougé. Comme quoi le sport contribue à l’inclusion sociale des personnes qui ont une déficience intellectuelle.
« Je ne veux pas rester à la maison à ne rien faire, sinon je trouve ça plate », affirme-t-elle sans détour. Mais si elle a pu connaître autant de succès, c’est en partie en raison de son père, Michel Leduc, aussi présent à Québec à titre d’entraîneur de la délégation de Châteauguay.
« C’est important qu’elle fasse du sport, qu’elle s’occupe. Disons qu’elle ne fait pas vraiment son âge. En tant que parent, c’est important de l’appuyer là-dedans », a confié son père qui n’hésite pas à courir à côté de sa fille pour l’encourager. « Mais faut qu’elle soit plus vite que papa ! »
INVITATION À LA POPULATION
Pour lui, il n’y a aucun doute que les nombreux voyages et expériences que sa fille a vécus l’ont aidée dans son cheminement. D’ici la conclusion des Jeux de Québec, il aimerait que la population soit au rendez-vous pour soutenir les centaines d’athlètes engagés.
« Il faut que les gens sachent que ces personnes vont à leur rythme. Ce ne sont peut-être pas de vrais athlètes olympiques, mais la plupart s’entraînent trois à quatre fois par semaine », note M. Leduc.