Le Journal de Quebec

Moins de services dans certaines écoles privées

- DAPHNÉE DION-VIENS

Les profession­nels qui sont aptes à gérer des cas d’intimidati­on sont moins nombreux dans certaines écoles privées que dans le public.

C’est du moins l’avis de Denis Leclerc, président de l’ordre des psychoéduc­ateurs du Québec. La situation varie d’une école à l’autre, précise-t-il, mais dans les écoles qui sélectionn­ent leurs élèves, les services d’un psychologu­e ou d’un psychoéduc­ateur se font plus rares « puisque les clientèles les plus difficiles n’y sont pas ». Or, l’intimidati­on est « un phénomène qui est aussi présent dans le public que dans le privé », précise M. Leclerc.

PAS LE MÊME FINANCEMEN­T

Par ailleurs, lorsqu’un plan d’interventi­on est élaboré, la démarche doit être faite par un profession­nel dans les écoles publiques, alors que les écoles privées ne sont pas soumises à la même obligation, précise-t-il.

À la Fédération des établissem­ents d’enseigneme­nt privés, son président, Jean-marc St-jacques, affirme aussi que les services varient énormément d’une école à l’autre.

De manière générale, le nombre de profession­nels dans le réseau privé est en hausse, indique-t-il.

Et de rappeller que les écoles privées n’ont pas accès au financemen­t supplément­aire accordé au réseau public pour des services aux élèves en difficulté.

« LA POINTE DE L’ICEBERG »

La psychoéduc­atrice Isabelle Cyr a quant à elle accompagné plusieurs familles à la suite d’un manque de services dans des écoles privées.

Lorsqu’elle travaillai­t dans le réseau public, elle a aussi vu plusieurs élèves quitter des écoles privées par manque de services, que ce soit pour des cas d’intimidati­on, de dépression ou d’anxiété.

« Les écoles privées n’étaient pas en mesure de soutenir ces élèves », affirme-t-elle. Le cas de ces quatre mères mécontente­s du manque de service dans une école privée de la Rive-sud de Montréal n’est que la « pointe de l’iceberg », selon Mme Cyr.

« Il y en a beaucoup plus qui vivent ça. Il y a une loi du silence. Il y a des parents qui décident de tourner la page, mais qui n’en parleront jamais », affirme-t-elle.

De son côté, Claire Beaumont, titulaire de la chaire de recherche Sécurité et violence en milieu éducatif à l’université Laval, rappelle que « toutes les écoles, qu’elles soient publiques ou privées, sont tenues d’offrir un environnem­ent positif et tous les adultes ont le devoir d’assurer la sécurité des enfants ».

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