Le Journal de Quebec

« Le plus bel endroit pour finir sa vie »

Seulement trois personnes vivent au domaine du Lac-casault, dans le Bas-saint-laurent

- KARYNE BOUDREAU

LAC-CASAULT | Seulement trois personnes vivent à l’année au domaine du Lac-casault, bien à l’abri du tumulte des villes.

En quittant la 132 à Causapscal, dans la vallée de la Matapédia, en Gaspésie, il faut rouler 21 km à travers les vallons, dans un paysage de plus en plus sauvage, de plus en plus beau. Un paradis terrestre.

« Il n’y a pas de plus bel endroit pour finir sa vie », dit Gertrude Villeneuve, 74 ans, qui y occupe le chalet de son frère depuis quatre ans. La dame a décidé de finir ses jours au domaine. Elle n’est pas la première à faire ce choix.

« On était quatre jusqu’à l’année dernière. Rolland Beaulieu avait 84 ans lorsqu’il est décédé. Je l’appelais mon petit gars. Ça a fait un grand vide, mais il nous reste dame Villeneuve (Gertrude), qui nous fait de bonnes tartes aux pommes au scotch », dit Julie Brouillett­e, qui occupe le Domaine à l’année avec son conjoint Michel depuis 1998.

AU TRAVAIL EN MOTONEIGE

« J’allais au travail en ski-doo chaque jour, les deux premiers hivers. C’était quelque chose ! » se souvient Michel Brouillett­e.

Depuis 2000, une vingtaine de propriétai­res de chalets se partagent les 5000 $ à 6000 $ nécessaire­s au déneigemen­t des 11 km de route les séparant de la civilisati­on.

« Ouvrir le chemin l’hiver a fait grimper la valeur de nos propriétés, dit Michel Brouillett­e. Même pour ceux qui ne viennent pas l’hiver, ça vaut la peine », dit-il. C’est ainsi que 30 minutes suffisent maintenant au couple pour se rendre au bureau en voiture. « Ce n’est pas pire que ceux qui passent des heures dans le trafic à Montréal », selon ces amoureux de la nature.

RICHES AMÉRICAINS

Le domaine du Lac-casault est une propriété privée qui a été occupée et développée à partir des années 1930 par des Américains fortunés venus pêcher le saumon dans la Matapédia. Ils ont découvert le lac Casault, qui était gorgé de truites.

« Il y a eu de l’électricit­é et des toilettes ici avant plusieurs maisons du village », a dit M. Brouillett­e. Plusieurs propriétai­res uniques se sont succédé au fil des ans jusqu’à ce que l’un d’eux subdivise le domaine en une vingtaine de terrains privés dans les années 1980, la grande majorité étant des résidences secondaire­s.

« J’ALLAIS AU TRAVAIL EN SKI-DOO CHAQUE JOUR, LES DEUX PREMIERS HIVERS. C’ÉTAIT QUELQUE CHOSE ! » – Michel Brouillett­e

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