La japonaise sans surprise
Toyota propose de nouveau une compacte à hayon, une catégorie de voitures particulièrement populaire au Québec. Appelée Corolla im, cette voiture attrayante se distingue de ses concurrentes par une particularité unique : son constructeur n’en offre qu’une seule et unique version.
Depuis le début de l’année, la marque Toyota fait un retour au rayon des automobiles compactes à hayon, un type de véhicule qui faisait défaut à sa gamme depuis la disparition de la Matrix en 2014. Avec l’élégante Corolla im, le constructeur japonais peut désormais offrir une alternative à des modèles populaires comme la Mazda3 Sport, la Chevrolet Cruze Hatch, la Volkswagen Golf, la Honda Civic à hayon et les autres de ce genre. Cette nouveauté n’en est toutefois pas vraiment une. Au Salon de l’auto de New York, en 2015, elle avait été présentée sous le nom de Scion im. Cela se passait quelques mois avant que Toyota n’annonce l’élimination de cette marque. Depuis, la Corolla im a été ajoutée à la gamme 2017 des produits Toyota avec la manière très particulière de vendre les véhicules qui était le propre des concessionnaires Scion. En effet, cette Corolla est une des rares automobiles qu’on achète sans devoir s’interroger longuement sur la version à choisir puisque le constructeur n’en propose qu’une seule. Le choix est simple : elle convient ou pas !
LE CHOIX LE PLUS SIMPLE
Alors que la berline Corolla se décline en quatre versions (CE, LE, SE et LE Eco) correspondant à autant de niveaux de dotation différents, une seule version de la Corolla im figure au catalogue de la marque. Le constructeur affirme d’ailleurs qu’il s’agit d’un « modèle entièrement équipé ». Cela justifie son prix de base (22 540 $) qui est plus élevé que celui de ses rivales (Ford Focus à hayon/18 815 $; Kia Forte5/19 495 $; Mazda3 Sport/19 550 $; Chevrolet Cruze Hatch/20 995 $; etc.). En d’autres termes, cela signifie que Toyota n’offre pas de Corolla im d’entrée de gamme ou dégarnie, c’est selon.
L’automobiliste qui choisit cette Toyota n’a donc que deux choix à faire. Il doit sélectionner la boîte de vitesses : la manuelle à six rapports de série ou la boîte automatique à variation continue, une option offerte pour 835 $. Il faut aussi choisir la couleur de la carrosserie, une décision limitée à six teintes dont une seulement, le blanc « blizzard nacré », implique un déboursé additionnel de 255 $. Bref, le processus d’achat est simplifié à l’extrême.
Bien entendu, Toyota propose également une variété d’accessoires permettant de personnaliser cette voiture (chaînes audio plus sophistiquées, déflecteur de capot, aileron arrière, plateau en plastique et filet à bagages pour le coffre, etc.). Rien pour se compliquer la vie, toutefois.
UNE COROLLA JAPONAISE
Contrairement à la berline Corolla, qui est assemblée en Amérique du Nord (à Cambridge, en Ontario, et à Blue Springs, au Mississippi), la Corolla im provient du Japon, où on l’appelle Auris, tout comme en Europe.
La Corolla im partage l’architecture de la berline et elle est équipée d’une variante de sa mécanique. Il s’agit d’un quatre-cylindres de même cylindrée, soit 1,8 L, qui produit 137 ch plutôt que 132 et 126 lb-pi de couple plutôt que 128. Ces différences n’ont naturellement aucun impact significatif sur les perfor-
mances de l’im par rapport à la berline : toutes deux accélèrent de 0 à 100 km/h en 10 s environ avec la boîte de vitesses automatique (qui équipait notre voiture d’essai). Ce n’est pas très performant, certes, mais, du moins, ce moteur répond bien aux sollicitations.
D’ailleurs, sur la route, on découvre une voiture agréable à conduire. La servodirection est précise et l’assistance bien dosée. De plus, la suspension indépendante aux quatre roues (la berline a une poutre de torsion à l’arrière) amortit bien les défauts du revêtement sans imposer de mollesse excessive. Le freinage est assuré par des disques aux quatre roues dont l’action se module aisément (les berlines Corolla se contentent de tambours aux roues arrière). La boîte automatique, enfin, se révèle plus agréable à utiliser que la manuelle. Sa programmation incorpore sept rapports qui atténuent les pointes de régime, en conduite normale du moins, alors que son mode manuel se révèle pratique pour exploiter le frein moteur au moment opportun. La boîte manuelle, quant à elle, est assortie d’un embrayage dont la course est inutilement longue.
Par ailleurs, l’efficacité écoénergétique de l’im s’apparente beaucoup à celle des berlines Corolla (exception faite de la Corolla LE Eco). Avec la boîte manuelle, les berlines réalisent 7,5 L/100 km, alors que l’im consomme 7,9 L/100 km avec la boîte automatique, les deux voitures ont la même cote, soit 7,5 L/100 km (cote que nous n’avons pas pu égaler, ayant effectué notre essai à 8,3 L/100 km).
DOTATION ATTRAYANTE
La dotation de série de la Corolla im s’apparente à celle d’une berline Corolla SE livrée avec l’ensemble optionnel XSE, une automobile valant 25 410 $. Il comprend, entre autres, des sièges avant chauffants, une chaîne audio avec écran tactile de 7 po, la reconnaissance vocale et la technologie Bluetooth, de même qu’un climatiseur automatique à double zone. Il y a aussi l’ensemble de dispositifs d’aide à la conduite Toyota Safety Sense C, qui réunit un système précollision, un système d’alerte de sortie de voie et des feux de route à changement automatique de faisceaux. L’IM est aussi la seule Corolla à avoir des jantes de 17 po (en alliage) de série.
L’intérieur de l’im se distingue par son tableau de bord d’allure moderne et sa finition soignée, un cran au-dessus de celle des Corolla assemblées en Amérique du Nord. De grandes portières facilitent l’accès et les sièges baquets offrent un niveau de confort au-dessus de la moyenne.
L’élément qui distingue le plus l’im d’une berline Corolla est évidemment son coffre transformable. Il la rend tellement plus pratique. L’utilisateur d’une berline dispose d’un coffre de 368 L,
alors que celui de l’im atteint 588 L. Cela représente un volume environ 60 % supérieur. Mais s’il faut aider un ami à déménager, il suffit de replier les dossiers 60/40 de la banquette arrière pour presque tripler le volume utile de son coffre. C’est sans compter que le hayon découvre une ouverture plus généreuse, qui facilite le chargement de n’importe quel colis, petit ou gros.
Alors, pourquoi se compliquer la vie avec une berline ? À cause d’un bas prix ? Évidemment, lorsque le budget familial oblige l’acheteur à se tourner vers une Corolla CE offerte à partir de 16 390 $ (la version d’entrée de gamme offrant la dotation la moins complète), l’im sera trop chère. Mais à la place d’une Corolla SE XSE ou même d’un petit utilitaire Toyota C-HR, la Corolla im constituerait incontestablement un choix à la fois plus pratique et le plus abordable.