Le Journal de Quebec

Éviter les pièges

- Renaud Lavoie renaud.lavoie @quebecorme­dia.com

Il y a un an, David Backes signait à 32 ans un contrat de cinq ans d’une valeur de 30 M$ avec les Bruins de Boston. Au même moment, Andrew Ladd, 30 ans, s’entendait avec les Islanders sur les modalités d’un contrat de sept ans qui va lui rapporter 38,5 M$.

Sans oublier Loui Eriksson, qui signait à 30 ans un contrat six ans d’une valeur de 36 M$ avec les Canucks. On ne peut pas reprocher à ces joueurs d’avoir profité des largesses de leurs patrons, mais Backes, Ladd et Eriksson ont amassé 93 points à trois en saison régulière. On parle ici de trois contrats qui n’ont pas beaucoup de sens au plan monétaire et qui ont servi de leçon aux autres directeurs généraux, un an plus tard.

PAS LE PROBLÈME DE BERGEVIN

Ça fait maintenant cinq ans que Marc Bergevin est en poste et s’il y a une chose qui est certaine, c’est qu’il n’est jamais tombé dans le piège de certains de ses homologues. Il connaît parfaiteme­nt le marché lorsque vient le temps de s’entendre avec un joueur autonome, le 1er juillet. Il l’a prouvé encore une fois avec le contrat de Karl Alzner, qui a est maintenant le troisième défenseur le mieux payé de l’équipe avec un contrat de cinq ans qui va lui rapporter 23,1 M$.

L’autre bonne nouvelle, c’est qu’il s’est tenu debout devant la pression populaire. Misant sur leur popularité chez les partisans du Canadien, Alexander Radulov et Andreï Markov ont fait des demandes à Bergevin qui étaient, n’ayons pas peur des mots, excessives, tout en affirmant publiqueme­nt qu’ils voulaient absolument poursuivre leurs carrières à Montréal.

Commençons par Radulov, qui, depuis le 1er janvier, pouvait s’entendre avec le Canadien. La première demande de sa part était un contrat de huit saisons. Pas besoin de vous dire que les discussion­s se sont arrêtées assez rapidement, et avec raison.

Croyant faire une faveur à Bergevin, l’attaquant russe s’est ravisé au mois de juin et voulait maintenant une entente de six saisons, avec un salaire annuel d’environ 7 M$. Encore une fois, Bergevin a dit non. Il ne voulait pas se menotter avec un contrat qui aurait été très risqué, tout en souhaitant bonne chance à Radulov pour le 1er juillet.

Finalement Bergevin ne s’est pas trompé. Radu n’a pas reçu les offres qu’il attendait de la part de certaines formations et il est encore en mode attente.

MARKOV GOURMAND

Radulov n’a joué qu’une seule saison avec le Canadien, et même si le joueur russe est attachant, le dossier d’andreï Markov est beaucoup plus difficile à gérer au point de vue sentimenta­l parce que ça fait maintenant 19 ans qu’il fait partie de l’organisati­on.

À 38 ans, Markov peut encore jouer dans la LNH, mais quelle ne fut pas la surprise de tous lorsqu’il a exigé un contrat de deux saisons qui lui aurait rapporté 12 M$ au total.

Pris au piège, Bergevin aurait pu accepter les exigences de Markov, mais ne l’a pas fait. D’abord, parce qu’il savait très bien qu’aucune autre formation n’allait lui consentir un contrat de deux ans. Même s’il demeure un joueur très intelligen­t, Markov a ralenti.

C’est difficile de comprendre pourquoi Markov n’accepte pas une entente d’une saison, surtout qu’il est âgé de plus de 35 ans. La convention collective permet aux joueurs de son âge de toucher des bonis pour gonfler leurs salaires, ce qui ferait en sorte qu’avec une saison similaire à la dernière, il gagnerait un salaire de 5 M$ et tout indique qu’il pourrait bien jouer une autre saison par la suite.

Est-ce possible que Markov termine sa carrière à Montréal ? Tout à fait.

Mais il faudra qu’il accepte de mettre de l’eau dans son vin, parce que son directeur général déteste les mauvais contrats et n’a jamais cédé à la pression.

Ça ne commencera pas aujourd’hui.

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PHOTO AFP Alexander Radulov et Andreï Markov ont fait des demandes à Marc Bergevin qui étaient excessives.
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