Le Journal de Quebec

La pression sur Radulov et Markov

Marc Bergevin aimerait les revoir à Montréal, mais à ses propres conditions

- Jean-françois Chaumont l ∫ Jfchaumont­jdm

Marc Bergevin a dérogé à sa propre philosophi­e en parlant sur la place publique des négociatio­ns avec deux de ses joueurs, Alexander Radulov et Andreï Markov. Il a opté pour cette stratégie afin de renvoyer la balle dans le camp des deux Russes.

Bergevin n’a pas fermé la porte à des retours avec le Canadien pour Radulov et Markov. Mais pour arriver à des ententes, ça se fera selon les conditions de l’équipe.

« J’ai parlé aux deux joueurs et nous avons fait des propositio­ns qu’ils ont décidé de ne pas accepter afin de tester le marché des joueurs autonomes, a précisé le directeur général du Canadien. C’est leur droit et je respecte ça. Si je me fie à leurs demandes, c’est impossible de ramener les deux. Je ne peux pas dire comment ça va aller. »

Les offres faites à Radulov et Markov sont-elles encore sur la table ?

« Aussitôt que tu dis non à une propositio­n, elle est partie, donc il faut que tu reviennes à la table, a répliqué Bergevin. Mais pour l’instant, je n’ai pas de nouvelles d’eux. »

DES DEMANDES IRRÉALISTE­S

Les négociatio­ns se retrouvent actuelleme­nt au point mort entre le CH et Radulov et Markov. Ça ne signifie toutefois pas la fin des haricots. À l’ouverture du marché des joueurs autonomes, Radulov et Markov n’ont pas réussi à s’entendre avec l’une des 30 autres équipes de la LNH. C’est un signe que les demandes des deux joueurs étaient démesurées.

Contrairem­ent aux dernières années, les DG ne sont pas tombés dans le piège des contrats à très long terme avec des joueurs de 30 ans et plus. Il n’y a pas eu de folies à la Loui Eriksson, Andrew Ladd ou Kyle Okposo.

Parmi les joueurs qui ont changé d’adresse depuis l’ouverture du marché des joueurs autonomes, Karl Alzner est celui qui a reçu le contrat à plus long terme en paraphant un pacte de cinq ans d’une valeur de 23,125 millions avec le CH.

« Les DG sont plus prudents, a précisé Bergevin. Karl (Alzner) a 28 ans, il aura 29 ans en septembre. Cinq ans c’était le maximum où je voulais aller. Mes pre- mières conversati­ons avec Alex (Radulov) et son agent au mois de janvier, je te dirais les demandes, tu tomberais en bas de ta chaise. Je pense que, tranquille­ment, il a réalisé que ce qu’il voulait avoir ce n’était pas une réalité. Le marché, nous on est mieux placés pour le connaître parce qu’on se parle entre directeurs généraux. C’est une chose que j’ai essayé d’expliquer à l’agent, mais dans ce cas-là, il ne voulait pas vraiment m’écouter. Aujourd’hui, il est encore agent libre. »

En janvier, le clan de Radulov reluquait un contrat de sept ou huit ans pour rester à Montréal. Au cours des derniers mois, le no 47 aurait réduit ses demandes, mais pas suffisamme­nt pour s’entendre avec le Canadien.

Selon différente­s sources, le CH aurait offert un contrat de quatre ans à près de six millions annuelleme­nt à Radulov.

« Pour l’instant, c’est certain qu’on veut ramener Radulov à Montréal, mais pas à ses termes à lui, a mentionné Bergevin. C’est aux termes du Canadien de Montréal, à court terme et à long terme. Alors, c’est une décision qu’il doit prendre. On lui a fait une offre qui était très, très alléchante et il a décidé d’aller sur le marché des joueurs autonomes. »

Questionné à savoir s’il était déçu par le manque de loyauté de Radulov, Bergevin a offert une analogie assez intéressan­te.

« Si on recule d’un an, quand personne dans la LNH ne s’est levé pour lui donner un contrat, le Canadien l’a fait, a rappelé le DG. Mais si tu cherches un ami fidèle, tu t’achètes un chien ! »

MARKOV, LE NÉGOCIATEU­R…

Contrairem­ent à Radulov, Markov n’a pas d’agent. Le défenseur de 38 ans s’occupe lui-même de négocier son prochain contrat. Bergevin a admis que ce n’était pas toujours facile de parler avec le no 79.

« C’est différent, a-t-il lancé. Je trouve ça un peu bizarre de dire ça, mais j’ai une relation avec “Marky”. Il s’agit probableme­nt d’une relation que vous pouvez avoir avec lui. C’est une bonne personne. Mais très souvent les conversati­ons restent courtes. Comme vous pouvez en faire l’expérience lors de vos entrevues avec lui. Je comprends Markov et je le respecte. Il a choisi de tester le marché. Je lui ai dit que nous aimerions le revoir, mais je ne peux pas faire de miracles. C’est à lui de choisir s’il souhaite réellement revenir. »

Le CH cherchera à convaincre Markov d’accepter un contrat d’une seule saison et non pas de deux comme il aimerait.

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PHOTO D’ARCHIVES BEN PELOSSE Le Canadien est prêt à ramener Alexander Radulov à Montréal, mais pas à ses conditions à lui.
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