Le Journal de Quebec

Négociatio­n facile

- JOSÉ jose.theodore@quebecorme­dia.com THÉODORE

N’en déplaise à ses détracteur­s, Carey Price est un joueur de franchise et il voulait rester à Montréal. Le directeur général du Canadien Marc Bergevin n’avait pas d’autre choix que de s’entendre avec son gardien et, d’après moi, ce fut certaineme­nt une des négociatio­ns les plus faciles du côté de Bergevin.

Si vous regardez à travers la Ligue, les joueurs de franchise gagnent autour des 10 millions $ par saison et je vous avais dit dans cette chronique que je m’attendais à ce que Price signe en juillet un contrat de 10 à 11 millions $ par saison. Voilà donc un gros dossier de réglé.

Comme Bergevin l’a dit dans son point de presse, dans un monde idéal, il aurait aimé lui accorder un peu moins d’argent, mais c’est la valeur du marché pour les meilleurs joueurs et Price fait partie de l’élite.

Il est vrai que parmi les joueurs qui vont gagner 10 millions ou plus la saison prochaine, plusieurs ont déjà gagné la coupe Stanley. Je pense aux Jonathan Toews (13, 5 M$), Patrick Kane (13,5 M$), Anze Kopitar (13 M$), Sidney Crosby (10,9 M$) ou Corey Perry (10 M$), mais il y a d’autres haut salariés qui ne l’ont jamais gagnée, comme Jamie Benn (13 M$), P.K. Subban (11 M$), Jakub Voracek (10 M$), Brent Burns (10 M$) et Alex Ovechkin (10 M$).

Price fait aussi partie du groupe sélect des gagnants du trophée Hart et parmi ceux qui l’ont gagné au cours des 12 dernières saisons seuls Henrik Sedin (7 M$) et Evgeni Malkin (9,5 M$) sont sous la barre des 10 M$.

Le nouveau gagnant du Hart, Connor Mcdavid, entame la dernière saison de son contrat de recrue, mais le jeune prodige devrait signer prochainem­ent un contrat qui lui rapportera probableme­nt plus que 13 millions par saison à compter de la saison 2018-2019.

Voilà la réalité de la Ligue nationale.

LA PRESSION CHANGE DE CÔTÉ

Avec ce nouveau contrat, Price devient le joueur le plus riche de l’histoire du Canadien et je suis passé par là en 2002 après ma grosse saison, puis Subban a signé un plus gros contrat par la suite. Je peux vous dire que c’est beaucoup de pression et ça l’est davantage pour un gardien.

Lorsqu’une équipe est dans une séquence perdante, un joueur étoile peut échapper aux critiques, surtout s’il maintient de bonnes statistiqu­es, mais pas un gardien, car son impact est plus direct. Même si son nouveau contrat ne prend effet qu’en 2018, Price ressentira cette pression dès la saison prochaine.

Bergevin avait de la pression dans ce dossier et, avec ce contrat, il vient de la transférer sur les épaules de Price, qui n’aura pas d’autre choix que de performer. Les partisans veulent des résultats, particuliè­rement en séries éliminatoi­res. On commence à sentir une certaine impatience de ce côté.

Carey Price peut dominer pendant trois ou quatre ans encore

HUIT ANS, C’EST LONG

J’ai une certaine inquiétude à propos de la durée du contrat de Price, qui est lié à l’équipe jusqu’à l’âge de 38 ans. D’après moi, il peut encore dominer pendant trois ou quatre ans encore. Il pourra certaineme­nt aider son équipe par la suite, mais les gardiens de 33 ans ou plus manquent de constance. Henrik Lundqvist, par exemple, a très bien joué en séries, mais il a connu une saison en dents de scie à l’âge de 34 ans.

J’espère que Carey Price n’a pas de clause de non-échange dans son contrat, car selon moi, la fenêtre du Canadien pour gagner la coupe Stanley est de trois ans, si l’on considère l’âge de Price (30 ans) et de Shea Weber (32 ans). Price pourrait se retrouver être au centre d’une grosse transactio­n impliquant plusieurs joueurs.

– Propos recueillis par Gilles Moffet

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PHOTO D’ARCHIVES Le directeur général du Canadien, Marc Bergevin, devait absolument s’entendre ave Carey Price.
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