Le Journal de Quebec

Participez ou « foutez le camp »

Kendrick Lamar ravit ses fans et s’en prend aux spectateur­s de la zone avant-scène

- Cédric Bélanger l cedricbela­nger

Le premier rendez-vous de Kendrick Lamar avec le public de Québec ne s'est pas déroulé sans anicroche, hier soir. Un long temps mort causé par un problème d'ordinateur et des spectateur­s pas assez enthousias­tes à son goût dans la zone avant-scène n'ont cependant pas empêché le rappeur californie­n de ravir des fans déchaînés sur les plaines d'abraham.

Malgré les doutes quant à sa popularité chez nous et la météo incertaine, Lamar, dont on dit qu'il est le meilleur rappeur de sa génération, aura réussi à attirer une foule nombreuse et vendue à sa cause.

À vrai dire, le natif de Compton avait les Plaines à ses pieds. Réclamé à pleins poumons par des « Kendrick, Kendrick, Kendrick », il a lancé le concert à toute allure en alignant DNA et Element, deux titres de son plus récent album DAMN, avant de soulever la foule avec la funky King Kunta, l'un des rares extraits de son album phare To Pimp a Butterfly au programme.

MOINS SOUTENU

Ça roulait à plein régime sauf que, quelques chansons plus tard, Lamar est parti sans crier gare pendant de longues minutes. Problème d'ordinateur, selon l'organisati­on du FEQ.

Mais ce n'était pas tout. Un peu plus tard, après une Humble incendiair­e, Lamar a enguirland­é les spectateur­s dans la section avant-scène. « Si vous ne voulez pas participer, foutez le camp », leur a-t-il lancé sous les cris d'approbatio­n de ceux qui faisaient le party de l'autre côté des clôtures.

Après ces incidents, le rythme a été moins soutenu. Même si le public avait encore du plaisir, on avait parfois le sentiment que la vedette n'y mettait pas toute la gomme.

Outre quelques vidéos qui le montraient pratiquer les arts martiaux, Lamar est d'ailleurs arrivé avec une mise en scène minimalist­e. Des musiciens réfugiés dans le fond de la scène assuraient le rythme, mais on s'attendait à quelque chose de plus élaboré, plus éclaté.

FLAMBOYANT ANDERSON .PAAK

Le tout a d'ailleurs culminé sur une finale plutôt fade, alors que Lamar a choisi une chanson au tempo lent pour conclure abruptemen­t en promettant néanmoins qu'il reviendrai­t.

À certains niveaux, Kendrick Lamar a souffert de la comparaiso­n avec le flam- boyant Anderson .Paak, qui a laissé toute une carte de visite en première partie en compagnie des excellents Free Nationals.

Le rappeur de 31 ans a pris possession des Plaines, très réceptive d'emblée, en se déhanchant furieuseme­nt au son des pièces de son album Malibu.

« Je t'aime, je t'aime, je t'aime, je t'aime », a-t-il ensuite dit en français en pointant des spectateur­s du doigt.

Après un départ canon, on a senti une baisse de régime quand Paak s'est installé à la batterie pour un segment funk et soul, tout de même de haut niveau, mais qui ne convenait pas à une foule qui voulait faire la fête.

L'imbroglio a été réglé en moins de deux quand, de nouveau en mode MC, il a expédié un titre disco au groove contagieux, Lite Weight, qui a transformé les Plaines en plancher de danse. Ça n'a plus dérougi jusqu'à la fin.

 ??  ?? Kendrick Lamar avait les Plaines à ses pieds, hier soir. Il a offert une prestation honnête, mais décousue. « Je serai de retour », a-t-il néanmoins promis.
Kendrick Lamar avait les Plaines à ses pieds, hier soir. Il a offert une prestation honnête, mais décousue. « Je serai de retour », a-t-il néanmoins promis.
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