Le Journal de Quebec

Une belle gang d’hypocrites

- RICHARD MARTINEAU richard.martineau@quebecorme­dia.com

Savez-vous ce que je trouve de plus répugnant avec la rectitude politique ? C’est qu’elle nous pousse à être hypocrites.

Les gens, maintenant, ont tellement peur de passer pour des fascistes, des racistes, des sexistes, des machos, et quoi encore, qu’ils disent des choses auxquelles ils ne croient pas deux secondes.

JE SUIS COOL

« Ah, oui, moi je suis pour l’ouverture et la diversité. Il faut arrêter de capoter devant des femmes qui portent un voile intégral, vivre et laisser vivre… »

Pensez-vous deux secondes que les gens qui disent ça embauchera­ient une femme voilée de pied en cap pour garder leurs enfants à la maison ou pour être réceptionn­iste dans leur entreprise ? Bien sûr que non, jamais dans cent ans !

Mais ça ne fait rien, ils disent ça parce que c’est cool, parce que ça paraît bien et que c’est la chose à dire en 2017.

« Ah, moi, je suis pour la diversité corporelle, et je trouve que les gens qui pèsent 600 livres sont beaux… »

Come on ! Mesdames, soyez honnêtes : achèteriez-vous un magazine de mode avec une obèse morbide sur la page couverture ? Bien sûr que non. Parce que vous voulez être la femme sur la couverture, elle représente comment vous vous percevez, comment vous voudriez être.

Idem pour les gars : on ne veut pas voir un superhéros avec une bedaine, des mentits et des poignées d’amour… Si on voulait ça, on se regarderai­t dans le miroir.

De même, mesdames, si vous allez dans une discothèqu­e, ce soir, avec qui allezvous danser : le serveur latino avec un six-packs ou le sosie de Marcel Aubut ? Soyons sérieux, deux secondes. Ça me fait penser à cette jeune féministe hyper coquette qui pourfend la culture de l’apparence, mais qui remplit son compte Instagram de magnifique­s photos d’elle. Plus narcissiqu­e, tu meurs.

Mais oh ! comme elle est contre la dictature du look, oh ! comme elle est contre le culte de la beauté et de la jeunesse.

Des hypocrites, je vous dis.

LE COEUR SUR LA MAIN

Les pires, ce sont les artistes. Toujours à montrer à quel point ils sont ouverts, responsabl­es, généreux, compatissa­nts…

Les artistes sont des vendeurs, et le produit qu’ils vendent, c’est eux. Alors ils ont tout intérêt à se montrer sous un angle favorable.

Mais entre ce qu’ils disent et ce qu’ils font, il y a souvent un gros, gros fossé. « Ah oui, moi, je suis écolo ! » Bien tiens. Tu as une monster house, une maison de campagne, une Jeep, quatre salles de bains, une piscine chauffée et tu fais trois voyages par année en avion…

Et c’est bizarre, mais ta blonde est grosse comme une échalote et elle ne porte ni voile ni burkini.

Et si tu allais au Parc Safari avec tes enfants et que tu voyais cent personnes prier (Bouddha, Jésus, Allah ou Raël), tu serais le premier à trouver que ça n’a pas d’allure.

Mais est-ce que ces vedettes diraient ça à la grand-messe du dimanche, devant le pape et son bedeau ? Jamais. Et après ça, on dit qu’on veut de la transparen­ce. Ben oui, toi. On vit à l’ère de la bullshit.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada