Davantage un problème d’organisation ?
S'il y a assez de médecins comme le prétend le gouvernement, comment expliquer que les Québécois ont encore autant de misère à en consulter un, demandent les groupes de défense des patients.
« Il y a encore des gens qui ne sont pas capables de voir un médecin quand ils en ont besoin », dénonce le président du Conseil de la protection des malades, Paul Brunet, qui voit d’un mauvais oeil cette coupe dans les admissions en médecine.
Il ajoute que, selon les plus récentes données sur les urgences du ministère de la Santé, 2,5 millions de patients ambulatoires se sont présentés dans les hôpitaux l’an dernier, un nombre en constante hausse ces dernières années.
« S’il y a assez ou trop de médecins, peut-être que c’est mal organisé », avance M. Brunet.
PAS TEMPS PLEIN
Pour sa part, le directeur général du Regroupement provincial des comités des usagers, Pierre Blain, estime que le problème réside dans les horaires des médecins.
« Peut-être qu’il y a trop de médecins, le problème, c’est qu’ils ne travaillent pas tous à temps plein ou ils ne sont pas tous dans les hôpitaux », déplore-t-il.
C’est pour cette raison que M. Blain appuie la loi 20 du ministre Gaétan Barrette pour augmenter la productivité des médecins de la province et qu’il réclame des pénalités financières pour les médecins qui ne rempliraient pas leurs obligations.
D’ailleurs, le ministre de la Santé reconnaît que les calculs sur les prévisions du nombre de médecins d’ici 20 ans ne peuvent pas tenir compte du « comportement en termes de charge de travail des médecins ».
OMNIPRATICIENS
Pierre Blain croit aussi que le gouvernement et les facultés doivent continuer d’encourager les étudiants à choisir la médecine familiale et pourvoir tous les postes d’omnipraticiens avant de former de nouveaux spécialistes.
Mais le président de la Fédération des médecins résidents du Québec, Christopher Lemieux, ajoute aussi qu’il faut une meilleure répartition des étudiants dans les spécialités.
« Dans les spécialités chirurgicales, il y avait trop de résidents pour les postes disponibles », dit-il, ajoutant du même souffle que des spécialités comme la gériatrie sont en forte demande pour de nouveaux médecins, avec le vieillissement de la population.