30 mois pour l’un des auteurs du viol collectif
Le juge ne tient pas compte de la suggestion d’un an
VICTORIAVILLE | Un chanteur électro-pop a été condamné hier à 30 mois d’emprisonnement pour sa participation à un viol collectif ayant duré des heures pendant un party rave en octobre 2014.
Le chanteur du duo Midaz et Ellie, Pierre-françois Blondeau, et deux amis ont eu des relations sexuelles à répétition avec une adolescente de 15 ans, alors qu’ils agissaient à titre d’animateurs de la soirée destinée à des 15-25 ans.
Les gestes ont été commis au complexe Sacré-coeur, à l’auberge Hélène de Victoriaville, ainsi que dans la voiture d’un des coaccusés.
Le juge François Huot de la Cour supérieure a ainsi rejeté la suggestion commune des avocats qui considéraient qu’un emprisonnement d’un an aurait été justifié considérant les gestes pour lesquels Blondeau avait été reconnu coupable.
« ATTITUDE DÉSINVOLTE »
Les deux complices, Dominic Vézina et Jean-christophe Martin, ont déjà été condamnés à cinq ans de prison chacun. Contrairement à eux, le jury n’a pas tenu Blondeau responsable d’avoir causé des lésions à la victime.
Le procès s’est déroulé autour du consentement de la victime au moment des faits. Celle-ci avait 15 ans en octobre 2014 alors que l’âge du consentement sexuel est de 16 ans.
« Les actes sexuels posés sont parti- culièrement intrusifs. Peu importe l’enthousiasme de la victime, l’accusé aurait pu mettre un terme à ses gestes à tout moment », a indiqué le magistrat au moment de rendre son verdict.
Le juge Huot a reproché à Pierre-françois Blondeau d’avoir adopté une attitude désinvolte au cours de son témoignage, utilisant un ton badin à plusieurs reprises, comme s’il avait pris les graves accusations à la légère.
CARRIÈRE EN VEILLEUSE
Le chanteur âgé de 24 ans, qui a fait la première partie de LMFAO en 2012 au Festival d’été de Québec, a dû mettre sa carrière en veilleuse à la suite du dépôt des accusations afin de se concentrer sur la production musicale.
Les trois hommes de la région de Québec ont infligé à la victime des ecchymoses un peu partout sur le corps, ainsi que des lésions aux parties génitales.
La victime a eu plusieurs séquelles à la suite des agressions sexuelles. Elle avait consommé beaucoup d’alcool et de la drogue lors de la soirée, ce qui a altéré sa capacité à consentir. Au cours de son témoignage, la victime a affirmé avoir eu un désir sexuel élevé, puis des pertes de mémoire le soir des événements.
Elle a d’ailleurs eu du mal à décrire avec précision les sévices que lui a fait subir le trio d’accusés et ne savait pas où elle se trouvait lorsqu’elle est revenue à elle le lendemain matin.