Le Journal de Quebec

Le courage des hommes d’hier

- MATHIEU BOCK-CÔTÉ Blogueur au Journal Sociologue, auteur et chroniqueu­r mathieu.bock-cote @quebecorme­dia.com @mbockcote

Je ne sais trop pourquoi, j’ai beaucoup relu sur la Seconde Guerre mondiale récemment et, plus particuliè­rement, sur la résistance française et le débarqueme­nt de Normandie.

Peut-être est-ce parce que j’en avais assez de l’insignifia­nce de certains débats qui traversent notre vie publique.

GUERRE

Peut-être aussi parce que c’est la force des événements historique­s que de nous attirer vers eux. Ils nous transporte­nt dans une époque qui nous est étrangère, et pourtant, pour peu qu’on ait un peu d’imaginatio­n, elle nous parle.

On en vient toujours à se demander comment on aurait réagi dans de semblables circonstan­ces.

Ce qui m’a frappé, c’est l’immense courage des hommes d’hier.

Il en fallait énormément pour organiser la résistance à l’occupation allemande dans une France écrasée.

Il fallait voir loin pour tenir bon face à l’ennemi alors que la victoire de ce dernier semblait définitive. Il fallait aussi un immense sens de l’honneur national.

De même, il ne fallait pas manquer de cran, le 6 juin 1944, pour débarquer sur les plages de Normandie, en sachant qu’on avait de bonnes chances de se faire faucher par une rafale de mitrailleu­se.

Au fond d’eux-mêmes, ces hommes savaient qu’ils risquaient de mourir ou d’être estropiés. Pourtant, ils étaient là.

Les cyniques nous diront qu’ils n’avaient pas le choix.

Mais les cyniques sont ainsi : en général, ils salissent tout ce qu’ils touchent. Ils sont incapables de prêter des motivation­s élevées à ceux qui les entourent. Toujours, ils cherchent la faille qui permet de se moquer. À tort.

COURAGE

Les hommes engagés dans la Deuxième Guerre n’étaient pas des anges.

Mais plutôt que de fuir leur devoir, ils l’ont embrassé, ce qui ne veut pas dire qu’ils le firent sans rechigner. Cela les grandit encore plus.

Je me demande ce que nos contempora­ins feraient dans de telles circonstan­ces. Je redoute terribleme­nt la réponse.

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