Hambourg en état de siège pour l’ouverture du G20
Selon les forces de l’ordre, des manifestants auraient crevé les pneus de véhicules de la délégation canadienne
HAMBOURG | (AFP) Voitures incendiées, volutes de fumées au-dessus de la ville et Melania Trump bloquée dans sa résidence : le centre de Hambourg était en état de siège pour l’ouverture du sommet du G20, hier.
« Les manifestations violentes mettent des vies en péril [...] et sont, pour cette raison, inacceptables », a condamné la chancelière allemande Angela Merkel, hôte du sommet des dirigeants des 20 plus grandes puissances de la planète.
La police locale a demandé des renforts face à cette situation.
À l’ouverture du sommet, des milliers de manifestants sont, comme la veille, sortis dans la rue avec cette fois l’objectif de bloquer l’accès de l’enceinte de la réunion aux délégations officielles.
Ils ont en tout cas réussi à ralentir les cortèges tentant de se frayer un chemin au milieu de l’agitation.
Les pneus de véhicules de la délégation canadienne ont été crevés, selon les forces de l’ordre. L’épouse du président américain Donald Trump a dû rester une bonne partie de la journée dans sa résidence en raison des affrontements aux alentours.
BLESSÉS
De nombreuses voitures ont été incendiées, dont certaines de la police, et des volutes d’une fumée noire ont recouvert une partie du centre de Hambourg, et du quartier attenant d’altona, en début de matinée.
La police a fait état de 160 blessés légers dans ses rangs et 70 interpellations. Les protestataires parlent eux de plusieurs blessés graves dans leur camp.
Selon les autorités, jusqu’à 100 000 manifestants devraient battre le pavé sur plusieurs jours. Quelque 2000 policiers venus de toute l’allemagne ont été déployés.
TERRORISME
Pendant ce temps, le G20 s’est engagé à lutter contre le financement du terrorisme et sa propagande, rare sujet de consensus dans un sommet marqué par de profondes divergences sur le commerce et le climat.
Les principaux pays industrialisés et émergents ont accouché à mi-parcours d’une déclaration commune en 21 points dénonçant le « fléau » du terrorisme – distincte de leur communiqué final qui reste âprement disputé.
Ils y insistent sur le volet financier en apportant un soutien appuyé au Groupe d’action financière (Gafi), organisme intergouvernemental créé en 1989 qui publie des recommandations régulières pour ses 37 membres sur les manières de lutter contre la criminalité financière et le financement du terrorisme. Ils appellent également les États à être vigilants sur les liens entre le terrorisme « et d’autres formes de criminalité organisée », allant du trafic d’armes au pillage d’antiquités, en passant par l’extorsion de fonds, le trafic de drogue et le trafic d’êtres humains.
Mais le G20 appelle aussi « à travailler avec le secteur privé, en particulier les fournisseurs de services de communication », pour mieux lutter contre la propagande en ligne et la radicalisation.