L’UNESCO inscrit Hébron sur sa liste du patrimoine mondial
VARSOVIE | (AFP) L’UNESCO a déclaré hier la vieille ville d’hébron, en Cisjordanie occupée, « zone protégée » du patrimoine mondial en tant que site « d’une valeur universelle exceptionnelle en danger », s’attirant les foudres d’israël.
L’UNESCO a inscrit la vieille ville d’hébron sur deux listes : celle du patrimoine mondial et celle du patrimoine en péril. Cette question était l’enjeu d’un affrontement diplomatique acerbe entre Palestiniens et Israéliens.
Le vote d’hier est « un succès dans la bataille diplomatique menée par les Palestiniens sur tous les fronts face aux pressions israéliennes et américaines », s’est félicité le ministère palestinien des Affaires étrangères dans un communiqué.
« Malgré une campagne israélienne frénétique qui a consisté à répandre des mensonges et à distordre les faits concernant les droits des Palestiniens, le monde a reconnu notre droit d’inscrire Hébron et la mosquée d’ibrahim sous souveraineté palestinienne », a poursuivi le ministère.
« DÉCISION DÉLIRANTE »
« Une autre décision délirante de L’UNESCO. Cette fois-ci, ils ont estimé que le tombeau des Patriarches à Hébron est un site palestinien, ce qui veut dire non juif, et que c’est un site en danger », a déclaré de son côté le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dans une vidéo diffusée par ses services et mise en ligne sur sa page Facebook.
Le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères Emmanuel Nahshon avait auparavant qualifié la décision de « souillure morale ».
Douze membres du Comité réuni à Cracovie, dans le sud de la Pologne, ont voté pour l’inscription, six se sont abstenus et trois ont voté contre. Étant donné l’abstention, la majorité requise était de dix voix.
L’ambassadeur d’israël auprès de L’UNESCO Carmel Shama-hacohen, intervenant immédiatement après le vote, a lancé une violente diatribe contre son résultat, comme il l’avait fait déjà mardi dernier, lorsque le Comité avait maintenu la vieille ville de Jérusalem sur la liste des sites en danger.
« AFFRONT À L’HISTOIRE »
Les États-unis ont également rejeté cette résolution la qualifiant d’« affront à l’histoire ». L’ambassadrice américaine auprès des Nations unies, Nikki Haley, a affirmé que cette initiative « discrédite encore plus une agence onusienne déjà hautement discutable » et a promis de réévaluer les relations avec L’UNESCO. Le représentant du Centre Simon Wiesenthal — seule organisation non gouvernementale juive accréditée auprès de L’UNESCO — a déploré la « politisation » du dossier.