Conjoncture toujours favorable pour les Gaulois
Depuis deux ans, le secteur connaît une croissance de 3 à 5 % du taux d’occupation
Malgré la concurrence des chaînes hôtelières, près de 90 % des hôtels au Québec appartiennent à des propriétaires indépendants qui n’hésitent pas à investir dans leurs infrastructures afin de profiter du contexte qui leur est favorable.
Selon un recensement de l’association hôtellerie Québec (AHQ), on comptait 1449hôtels indépendants au Québec en 2013 contre 170hôtels appartenant à des chaînes.
Pour Benoit Sirard, président de L’AHQ, ces statistiques reflètent toujours la réalité. En fait, les hôteliers indépendants dominent le paysage depuis près de 40ans, dit-il. La saveur locale reste le principal argument de vente pour bon nombre d’hôteliers, et en ce sens, le Québec n’en manque pas.
« Que l’on pense à la langue, à la gastronomie, aux paysages à couper le souffle, le Québec offre un cachet unique en Amérique du Nord », affirme M. Sirard.
RENOUVELLEMENT DU PARC
Les chaînes, qui cherchent à standardiser leurs opérations pour accroître leur rentabilité, ont plus de facilité à se positionner dans les grands marchés. À Montréal, les chaînes représentent 33,5 %, tandis que dans les Cantons-de-l’est, elles occupent 3,4 %.
Depuis quelques années, la tendance est au renouvellement du parc hôtelier, précise M. Sirard.
Récemment, l’hôtel Universel de Rivièredu-loup, qui a appartenu à l’homme d’affaires Raymond Malenfant, a fait l’annonce d’un investissement de 17 M$, sur cinq ans pour ajouter 80chambres et agrandir son centre des congrès. Le nombre de chambres passera de 220 à 301, dont un penthouse.
Dans le passé, la famille Lortie, propriétaire des lieux, a été approchée par une chaîne, mais elle ne voyait pas d’avantages à répondre à l’invitation.
« Le problème avec les chaînes, c’est qu’elles ne reconnaissent pas l’achalandage déjà établi. Je comprends quand on construit un nouvel hôtel et que l’on souhaite bâtir une clientèle, mais donner des sous à une bannière pour un achalandage que l’on a déjà, ce n’est pas intéressant », a fait part Joanie Lortie, directrice générale.
« ÇA VA DURER »
Autre exemple, la famille Drouin de Québec qui a consacré près de 65 M$ pour bâtir l’hôtel Valcartier et son parc aquatique intérieur, inaugurés à la fin de 2016.
Depuis deux ans, le secteur de l’hôtellerie connaît une croissance de l’ordre de 3 % à 5 % du taux d’occupation.
« Le système économique, avec la valeur du dollar canadien qui favorise les touristes américains, est très favorable et on croit que ça va durer encore quelques années », a conclu le président de L’AHQ.