Le Journal de Quebec

Des vies changées à jamais

- NICOLAS SAILLANT

Deux militaires amputés à une jambe lors de leur mission en Afghanista­n ont refusé de mettre un terme à leur carrière, si bien que leurs efforts les ont amenés à retourner à Kandahar, pour l’un, alors que l’autre a trouvé son salut dans les jeux paralympiq­ues.

En plus des morts, les engins explosifs improvisés placés par l’ennemi sous les routes où circulaien­t les véhicules blindés légers ont fait plusieurs blessés.

C’est dans ces circonstan­ces, mais à quelques jours d’intervalle, que Simon Mailloux et Dominic Larocque ont perdu une jambe en novembre 2007.

Évacués d’urgence vers l’aéroport de Kandahar, stabilisés puis transférés en Allemagne, les deux militaires ont alors compris que leur vie venait de changer à tout jamais. « Ce dont je me souviens, c’est que je me suis réveillé et je faisais le check pour voir si tout était là, mais il manquait une jambe », raconte sans enrobage le capitaine Simon Mailloux.

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Traités au Centre François-charron (IRDPQ) pour apprivoise­r leur nouvelle jambe, les deux hommes ont mis un an à se remettre sur pied. Une période pendant laquelle le capitaine Mailloux n’a cessé de penser à retourner auprès de ses hommes.

« Mon équipe était encore là-bas. Le 22 était là. Je me devais d’y retourner et c’est ça que j’ai tenté de faire les deux années suivantes ».

Mais pas question pour le militaire d’être différent des autres. « Pour moi c’était important qu’il n’y ait pas d’aménagemen­t », affirme celui qui a fait tous les tests physiques, dont le 13 km de marche comme les autres.

Simon Mailloux a ainsi été le premier militaire canadien amputé à être redéployé dans une mission de combat.

LE SALUT PAR LE SPORT

Enrôlé dans l’armée pour faire partie de l’équipe de recherches et sauvetages, Dominic Larocque a vu son amputation signifier la fin de son rêve.

Toujours à l’emploi des forces comme graphiste, le militaire a donc trouvé son salut dans le sport, comme joueur de hockey luge.

Spectateur de match de parahockey aux Jeux de Vancouver, l’ancien hockeyeur de haut niveau a été attiré par ce sport au point de faire partie d’équipe Canada aux Olympiques de Sotchi en 2014.

Quatre ans plus tard, il sera en Corée, mais cette fois comme gardien de but.

« Je suis allé chercher une certaine satisfacti­on d’un côté, mais ça ne remplacera pas le côté terrain dans l’armée que j’aimais avant. C’est un deuil », admet-il lucidement.

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