Le Journal de Quebec

Un maire au coeur léger

- KARINE GAGNON Chroniqueu­se municipale karine.gagnon@quebecorme­dia.com

Le moins qu’on puisse dire, c’est que Régis Labeaume aura le coeur très léger cet été, et ce, en dépit du fait que son siège sera de nouveau soumis au vote des électeurs en novembre.

En clair, c’est très simple : il n’y a pas de lutte sérieuse pour le moment. Comme il ne faut rien tenir pour acquis, le maire a quand même choisi de ne pas prendre de véritables vacances. Il ira à la rencontre des électeurs tout l’été. Mais on s’entend que, jusqu’à présent, face à ses opposants, il n’a aucune raison de s’en faire.

Vous me direz que la campagne électorale n’a pas commencé et qu’anne Guérette et Jean-françois Gosselin, respective­ment chefs de Démocratie Québec et de Québec 21, ont encore bien le temps de frapper.

Sauf que lorsqu’on doit faire face à un maire aussi apprécié par la population – ce que tendent à démontrer tous les sondages depuis 2007, sans oublier les résultats du scrutin qui lui confèrent d’éclatantes victoires –, il faut se lever très tôt et être hyper combatif. Il faut aussi savoir se montrer des plus convaincan­ts, agir de façon stratégiqu­e et intelligen­te, et profiter de chaque semaine pour marquer des points. C’est loin de la réalité que j’observe.

Et puis, d’autres aspirants à la mairie peuvent encore s’ajouter. La période de mise en candidatur­e officielle aura en effet lieu du 22 septembre au 6 octobre. Ceux qui attendent le Messie risquent toutefois d’être déçus.

Quel candidat ou candidate sérieux songerait à se présenter à la dernière minute dans ce contexte, sachant de surcroît tout le travail et l’organisati­on que requiert l’ambition de diriger la Ville de Québec ?

ESSOUFFLEM­ENT

Pour en revenir à Mme Guérette et à M. Gosselin, j’aimerais vous dire qu’ils sauront tirer leur épingle du jeu et faire mieux que se partager quelque 20 à 25 % de voix. C’est le sommet que ne sont jamais parvenus à dépasser les opposants au maire Labeaume. Mais pour le moment, il serait foncièreme­nt naïf de croire à une telle hypothèse.

Du côté de Mme Guérette, force est de constater que l’équipe s’effrite depuis son arrivée à la tête du parti. Ses déclaratio­ns lors du dernier conseil, où elle a fait un parallèle douteux entre la politique municipale à Québec et l’ancienne dictature de Kadhafi, n’ont certaineme­nt pas calmé le jeu.

Cette impression de division n’a rien pour rassurer les électeurs quant à ses qualités pour diriger une ville. L’impression d’instabilit­é qui se dégage de tous ces mouvements n’inspire pas confiance.

Pour sa part, Jean-françois Gosselin devait déjà ramer comme un athlète pour se bâtir une crédibilit­é et se faire connaître. La sortie fracassant­e du fondateur du parti lui a de toute évidence scié les jambes. Il doit se demander par bouts comment il a pu se laisser embarquer dans une telle aventure.

Jusqu’à présent, le parti n’a pu faire mieux que démontrer qu’il pouvait faire du bruit. Malheureus­ement la plupart des sorties de M. Gosselin se sont vite transformé­es en pétards mouillés. Il peine à fournir les informatio­ns exactes lorsqu’il annonce des promesses et ne montre pas une bonne maîtrise des dossiers.

Pour aspirer à diriger une ville, il faut un minimum de rigueur et je n’ai pas senti, jusqu’ici, que Québec 21 en possédait ne serait-ce qu’un minimum.

Les deux partis d’opposition semblent essoufflés alors que la campagne n’a même pas encore commencé. Il reste à leur souhaiter de recharger leurs batteries à fond pendant les vacances.

Les deux partis d’opposition semblent essoufflés alors que la campagne n’a même pas encore commencé.

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada