Encore des extras au Stade
Les bureaux de Desjardins plus coûteux que prévu
QUÉBEC | À peine lancées, les rénovations dans la tour du Stade olympique pour créer les espaces à bureau qui accueilleront plus de 1000 employés de Desjardins ont déjà entraîné des dépassements de coûts d’environ 2,5 M$.
Pourtant, la majeure partie des travaux d’une valeur de 43,5 M$ doivent se dérouler cette année. La réfection vise à accueillir des employés des services Accès D de Desjardins, qui occuperont les sept premiers étages, soit 80 % de l’espace de la tour.
En 2015-2016, la firme d’ingénierie WSP Canada (ex-genivar) a exigé des extras de 70 %, soit 1,4 M$ sur un contrat initial de 2 M$. La firme d’architecture Services intégrés Lemay et associés, ainsi que Bouthillette Parizeau, spécialisée en génie électrique et mécanique, ont également exigé d’importants extras (voir tableau).
STRUCTURE « UNIQUE »
Dans le cas de WSP Canada, la Régie des installations olympiques (RIO) affirme que ces coûts additionnels s’expliquent par une première évaluation « très préliminaire » afin de lancer rapidement les travaux pour accueillir Desjardins en 2018. Elle précise également qu’une partie du contrat vise les plans et devis pour la réfection de deux stationnements.
De façon plus générale, le conseiller en relations publiques de la RIO, Cédric Essiminy, souligne la complexité des travaux en cours. « Il faut comprendre que la Tour est un édifice unique au monde, de 165 mètres de hauteur, possédant une inclinaison de 45 degrés, une douzaine d’étages sans aucune colonne intérieure, et qu’elle n’avait jamais été rénovée avant aujourd’hui », dit-il dans une réponse envoyée par courriel.
Ces travaux se déroulent parallèlement à la réfection de l’enveloppe extérieure de la tour, pour un montant supplémentaire de 100 M$. La RIO assure que l’enveloppe totale de 143,5 M$ sera respectée. « Parce qu’on avait prévu que c’était des estimations préliminaires », dit Cédric Essiminy au sujet des contrats qui ont engendré des coûts additionnels.
ÉTRANGE APPEL D’OFFRES
Par ailleurs, les résultats d’un appel d’offres pour des grues à tour ont fait sourciller les responsables de la RIO. Les travaux estimés entre 4,5 M$ et 9 M$ ont reçu des soumissions de 24,5 M$ (STER Grues) et 30,4 M$ (SGC BPF).
Devant ces écarts qui « ne pouvaient être justifiés d’aucune façon », la RIO a confié au gestionnaire du site de construction, l’entrepreneur Pomerleau, le mandat de fournir les deux grues, dont l’une était la plus haute au Canada. Pomerleau a finalement obtenu le contrat pour 14 M$.
Fait cocasse, l’installation d’une des grues au centre du chantier de construction a nécessité de… percer la toile du Stade.